Un match maîtrisé face au FC Barcelone conclu par un large et inattendu mais mérité succès (3-1): la soirée de l'Inter a été «quasiment parfaite» selon José Mourinho mardi à Milan en demi-finale aller de la Ligue des Champions, seulement ternie par une énième «affaire Balotelli».

Le champion d'Europe dompté

Après la démonstration face à Arsenal en quarts (2-2, 4-1 au Camp Nou avec un quadruplé de Messi), on attendait encore monts et merveilles des Blaugrana, qualifiés de «Martiens» par la presse italienne. Les Nerazzurri, déterminés comme jamais, les ont fait revenir parmi le commun des Terriens. Messi a été privé de bons ballons et c'est tout le jeu des Catalans qui en a fait les frais.

Les Milanais, eux, ont dépensé une énergie folle. Ils sont «morts» a assuré après coup Mourinho. Mais au final, le résultat les place en position plus que favorable avant le retour dans une semaine. Ce succès, le sixième d'affilée en C1, les désigne de plus en plus comme les grands favoris, 38 ans après leur dernière finale et 45 ans après leur deuxième et ultime succès.

Au-delà du résultat, les motifs de satisfaction sont multiples. D'abord parce que vite menés au score (16), les champions d'Italie n'ont nullement désarmé. Ensuite parce que la défense, le gardien Julio Cesar en tête, a parfaitement tenu le coup lorsque le Barça a fait le siège de sa surface en fin de seconde période. Enfin et surtout parce que le trio Sneijder-Eto'o-Milito, aussi rapide en contre que réaliste devant le but, s'est révélé proprement intenable en attaque. Le dernier d'entre-eux a notamment livré deux passes décisives et inscrit le troisième but, tandis que devant ses anciens coéquipiers, le Camerounais a attaqué sans cesse tout en ne s'économisant guère en défense, courses de soixante mètres à l'appui.

Certes, dans la fureur du Camp Nou, tout est possible au retour. Pour Mourinho, c'est toujours du «50-50 et pas même du 51-49». Mais dans le pire des cas, comme l'a souligné l'entraîneur portugais, l'Inter sortira «la tête haute».

Balotelli gâche tout

L'attaquant et grand espoir italien, 19 ans, est «parti en vrille» à la fin du match, jetant son maillot à terre de rage et insultant les tifosi qui le sifflaient. La raison ? Entré à un quart d'heure de la fin à la place du héros Milito, il a joué de manière désinvolte, ne défendant pratiquement pas au moment même où ses coéquipiers se battaient comme des lions, assiégés par les Catalans. Mais le plus grave pour «Super Mario», dont les relations avec Mourinho sont déjà tendues - «Les joueurs rentrent tous +morts+. Mais pas lui...», a-t-il dit après le match -, c'est qu'il s'est mis le reste de l'équipe à dos, notamment Materazzi. «Je n'avais jamais vu un joueur (Materazzi, ndlr) s'en prendre comme ça à un coéquipier», témoignait ainsi Ibrahimovic, ex-buteur de l'Inter aujourd'hui au Barça, en narrant une altercation entre les deux joueurs. «Il faudrait voir ce qu'il y a dans la tête de Balotelli, il est comme un enfant», a assuré de son côté le milieu Stankovic, en conclusion d'une soirée paradoxale où l'Inter, tout en redonnant du lustre au football italien, voyait un de ses plus grands espoirs gâcher sa carrière naissante.