La Juventus (2e), qui compte dix points de retard sur l'Inter à sept journées de la fin du championnat d'Italie, accueille le leader avec la seule ambition de s'imposer pour l'honneur, faute d'être encore en course pour le titre, samedi à Turin lors du sommet de la 32e journée.

«Une chimère»: voilà comment le président de la Juve, Giovanni Cobolli Gigli, a qualifié jeudi la possibilité d'emporter le scudetto pour son équipe. «Le titre est seulement possible d'un point de vue mathématique», a-t-il insisté.

Même si la «Vieille Dame» bat l'Inter, cette dernière conserverait en effet sept points d'avance alors que la fin de saison lui réserve des adversaires calés en milieu de tableau, qui n'ont plus grand-chose à gagner ou à perdre.

En concédant un nul à domicile face au Chievo (3-3) puis une défaite sur la pelouse du Genoa (3-2) lors des deux dernières semaines, la Juve a de nouveau perdu du terrain et ainsi ôté une grande part de l'intérêt que suscitait le choc face aux Nerazzurri.

«Et bien oui, je suis devenu une passoire... La Juve s'est liquéfiée et l'Inter mérite tout ce qu'elle a», a même dit, mi-agacé mi-amusé, le gardien Gianluigi Buffon lors d'une émission télévisée populaire en milieu de semaine.

«Mais la Juve a le devoir de battre l'Inter pour l'honneur», a cependant souligné Giovanni Cobolli Gigli.

«On veut gagner pour le prestige, mais aussi pour notre classement», a renchérit vendredi Claudio Ranieri qui, après avoir longtemps rêvé de rattraper l'Inter au sommet, regarde aujourd'hui les clubs qui sont derrière.

«Il est très dangereux de considérer que le championnat est terminé car il y a du danger partout. N'oublions pas que nous avons des poursuivants», a continué l'entraîneur turinois, avec à l'esprit l'AC Milan, 3e avec deux points de moins, qui accueille le Torino (17e) dimanche.

L'Inter se rend à Turin l'esprit léger, sachant qu'un nul lui permettrait de maintenir son conséquent écart de dix points.

«Mais, moi, contre la Juve, je veux gagner», a cependant souligné l'entraîneur Jose Mourinho vendredi, au diapason du président Massimo Moratti, selon qui «quand on joue pour le nul, ça ne va jamais».

De toutes façons, l'équipe triple championne en titre n'a aucun intérêt à relâcher la pression car la semaine passée, Palerme, qui a arraché le nul (2-2) à Milan après avoir été menée 2 à 0, lui a rappelé que rien n'était encore acquis.

«Ne soyons pas hypocrites, on a la possibilité de remporter le titre. Mais il faut rester sous tension», a estimé Massimo Moratti.