Dauphines de l'Inter, qui possède six points de plus, la Juventus (2e) et l'AC Milan (3e) qui s'affrontent dimanche à Turin lors du sommet de la 16e journée du Championnat d'Italie, ont toutes les deux intérêt à s'imposer afin de ne pas perdre davantage pied au classement.

Tandis que l'Inter devrait logiquement s'imposer chez elle face au Chievo, une lanterne rouge qui s'est déjà inclinée à dix reprises, l'éventuelle perdante du duel entre les deux formations les plus titrées de la Péninsule risque fort d'accuser neuf points de retard.

«C'est une petite finale, souligne le défenseur turinois Hasan Salihamidzic. Pour le moment, c'est une rencontre qui compte pour la deuxième place, mais plus tard, elle peut se révéler déterminante dans la course derrière l'Inter. C'est pour ça que c'est vraiment très important de gagner.»

«On est en course pour le titre, mais arriver à Noël avec neuf points de moins, ce serait dur», assure de son côté le latéral milanais Marek Jankulovski, qui dit craindre plus que tout «Del Piero et les contres» des Turinois.

Si les deux équipes possèdent le même nombre de points avant de se défier au stade Olympique, elles ne se présentent pas dans le même état de forme.

Ainsi la Juve est-elle dans une très bonne dynamique depuis un court passage à vide fin octobre: elle a gagné sept de ses huit derniers matches de Serie A, seulement battue par l'Inter (1-0) à Milan. Elle récupère de surcroît son capitaine Del Piero, légèrement blessé la semaine passée.

Sa seule véritable contrariété, c'est l'absence de son défenseur central Legrottaglie, suspendu. Il devrait être remplacé par le Suédois Mellberg.

A Milan, en revanche, les contrariétés sont plus nombreuses.

«Nous ne savons pas gérer la fin de match»

D'abord, même si les Milanais se sont imposés chez eux la semaine passée face à Catane (1-0), cela n'a pas été sans douleur. Et cela fait désormais plus d'un mois qu'ils n'ont pas réussi à enchaîner deux victoires de rang.

Ensuite, ils ont perdu leur vice-capitaine Gattuso, blessé à un genou, pour de longs mois. Au milieu, l'extrême importance de la présence de «Rino», insatiable récupérateur, n'est plus à démontrer depuis longtemps. En son absence, les responsabilités d'Ambrosini et du Français Flamini vont croître.

Du côté des blessés, une incertitude plane également sur Kaka, qui n'a pas participé au petit match d'entraînement vendredi. Le club n'a pas précisé de quel mal le Brésilien souffrait, indiquant toutefois à propos de celui-ci que «l'entraînement de demain (samedi) sera important».

Enfin, dernière préoccupation, plusieurs titulaires qui reviennent de blessure n'offrent pas les meilleures garanties physiques, qu'il s'agisse des milieux Pirlo et Ambrosini ou de l'attaquant Ronaldinho.

Signe que le match contre la Juve est d'importance, le chef du gouvernement et président honoraire du Milan Silvio Berlusconi est intervenu vendredi, réclamant notamment que son équipe soit moins joueuse et plus terre à terre.

«Nous avons subi deux coups durs avec les blessures de Nesta (le défenseur, blessé, n'a pas encore joué cette saison, NLDR) et Gattuso, a-t-il dit. Mais nous avons aussi nos torts. Nous ne savons pas gérer la fin de match».

«Quand une équipe comme le Milan mène 1 à 0, elle ne devrait pas faire voir la balle à l'adversaire, a-t-il insisté. Au contraire, nous continuons à jouer comme avant (de mener au score, NDLR). Ce n'est pas comme ça qu'il faut faire».