Les voyages se suivent et se ressemblent pour l'Impact de Montréal. Si vous cherchez les points qui manquent à la troupe de Jesse Marsch pour être parmi les cinq premiers de l'Association de l'Est, regardez du côté de Dallas, de Washington, du Colorado ou de Philadelphie.

Vous avez une impression de déjà-vu? Normal, j'ai moi-même la vague impression de l'avoir déjà écrit! Bref, la trame du scénario des matchs disputés à l'étranger manque cruellement de rebondissements heureux pour l'Impact en cette saison inaugurale. On nage en plein film noir, ou d'horreur, c'est selon, mais le résultat reste assez sombre.

Si on tombe dans le panneau à chaque fois, c'est bien parce que cette équipe d'expansion a le don de nous faire oublier momentanément son immaturité durant des matchs qu'elle finit beaucoup trop souvent par échapper.

Encore une fois - on croirait entendre le directeur sportif Nick De Santis! - l'Impact nous y a fait croire pendant plus de 75 minutes à Philadelphie, avant que le Bleu-Blanc-Noir ne s'écroule dans le dernier quart d'heure.

Cette contre-performance aura provoqué une longue rencontre d'équipe avant l'entraînement d'hier au complexe Claude-Robillard.

Une réunion plutôt pénible, de l'aveu même de Jesse Marsch. «C'est en se disant les vraies choses qu'on se pousse et qu'on avance.»

En dépit de la frustration ambiante et des nombreux changements à l'effectif depuis la semaine dernière, Marsch garde foi en ses convictions: «Le groupe reste uni, c'est sa force.»

Et Marsch pourra bientôt compter sur les retours de Ferrari, Rivas et Wenger, en plus de lancer Alessandro Nesta dans la mêlée samedi au Texas. Bref, à défaut de gagner, le pilote montréalais a au moins tout ce qu'il faut pour passer au Western Spaghetti.

Soccer sans stress

Il est certain qu'un but - ou deux - de Marco Di Vaio aiderait l'Impact à se remonter le moral et à grimper au classement. L'attaquant prodigue révélait le week-end dernier à la presse italienne qu'il se sentait bien à Montréal, car il pouvait y poursuivre sa carrière sans le stress qu'il éprouvait en Serie A.

Effectivement, Di Vaio donne l'impression d'un gars tranquille en répondant aux questions des médias à la conclusion des entraînements. Cependant, si l'artilleur bolognais démontre une saine capacité à se détacher des périls du métier, le stress n'épargne pas la direction du club montréalais. D'ailleurs, on ne doit pas être bien loin de la crise d'apoplexie chaque fois que Di Vaio tire à côté.

Parlant d'histoire qui se répète, d'autres attaquants montréalais sont déjà passés par là, bien qu'ils n'étaient pas joueurs désignés. Or, je m'en voudrais d'être perçu comme un prophète de malheur. Aussi, en cette période de canicule, j'ai tendance à croire Patrice Bernier quand il dit que ce n'est qu'une question de temps avant que la glace ne soit brisée par l'ancien attaquant de la Juve.

Des leaders à l'écoute

Pendant qu'elle ronge son frein en attendant un retour sur son investissement, la direction de l'Impact a décidé de prêter l'attaquant colombien Miguel Montaño au Deportivo Cali pour les six prochains mois. Motif invoqué pour la transaction: la réaction colérique du joueur sur son compte Twitter à la suite d'une altercation avec un employé de la STM. En point de presse, le directeur sportif Nick De Santis a d'ailleurs admis que le club avait ressenti une pression d'agir à l'égard de Montaño, sans toutefois en préciser la source.

Après la récente baisse des prix des billets en raison de sondages auprès du public, la tendance est clairement au rapprochement entre l'organisation montréalaise et ses partisans. Une belle manière de se distinguer à une époque où les dirigeants à l'écoute sont une denrée rare, autant en profiter.