Alessandro Nesta est arrivé au stade Saputo en compagnie de Marco Di Vaio aux alentours de midi trente, hier. Vêtu d'un bermuda et d'une chemise bleue à carreaux, le longiligne défenseur central a gentiment pris la pause pour un partisan avant de s'engouffrer dans les bureaux du club.

L'amitié entre les deux Italiens est bien documentée depuis qu'ils ont fait leur classe ensemble, au centre de formation de la Lazio Rome. Même si cet aspect est entré en ligne de compte dans son accord avec l'Impact, Nesta a mis de l'avant d'autres attraits lors de sa présentation aux médias. «Je voulais finir ma carrière dans un club affichant une mentalité et une vision proches de la mienne. J'ai vu la passion, le projet du club et cela a été une décision facile de m'engager avec l'Impact.»

Nesta a également avancé l'argument familial. Comme Di Vaio avant lui, il avait envie de vivre une nouvelle expérience avant de raccrocher ses crampons. «C'est une ligue qui prend de plus en plus d'importance dans le monde, mais c'est aussi une bonne occasion pour ma famille et mes enfants d'apprendre une nouvelle langue et de découvrir une nouvelle culture.»

Dans cette entente, l'Impact a dû verser une somme d'allocation aux Red Bulls de New York puisque le nom de Nesta se retrouvait sur leur liste de découverte. Le joueur de 36 ans aurait d'ailleurs pu poursuivre sa carrière en Europe ou dans la grande pomme, mais il n'a pas perçu une grande détermination chez ses interlocuteurs.

«Il y avait des négociations avec New York, mais je n'ai pas senti une grande volonté de leur part. L'Impact, au contraire, m'a fait une offre et j'ai vu que j'étais désiré.»

Propriétaire d'une maison à Miami, Nesta a, dès le mois de mai, exprimé son désir d'évoluer dans la MLS, cet été. S'il a pu sonder Di Vaio et les autres joueurs italiens de l'Impact, le champion du monde 2006 avait procédé à sa petite enquête bien avant. Son indice? Un certain David Beckham alors en prêt avec l'AC Milan lors des hivers 2009 et 2010. Nesta a également affronté plusieurs équipes de la MLS lors des tournées estivales avec le club lombard.

«Quand Beckham était avec l'AC Milan, je lui ai demandé quel était le niveau de la MLS. Il m'a dit que c'était un championnat difficile et qu'il fallait l'aborder avec la bonne mentalité à chaque entraînement et à chaque match.»

Le message a été bien été compris. Même si Nesta jugeait qu'il n'était plus assez rapide pour le soccer européen, il avait disputé d'excellents matchs en 2011-2012, notamment face au FC Barcelone. Malgré le changement de continent et de calibre de jeu, il a insisté sur la nécessité de ne pas ternir sa réputation à quelques encablures de la ligne d'arrivée.

Di Vaio est d'ailleurs persuadé que l'équipe va s'améliorer instantanément grâce à lui. «Il va apporter beaucoup de choses : son expérience, sa technique, son sens technique. Il est un grand joueur.»

Un premier entraînement

Sitôt la conférence de presse finie, Nesta a descendu les quelques marches menant au terrain afin de participer à son premier entraînement. Rien de bien poussé, certes, mais son niveau, et son influence, ont déjà transparu, selon Jesse Marsch.

«Avec son humilité et ses habitudes de travail, il a déjà eu un impact positif sur le groupe en une seule journée. Cela ne va aller qu'en augmentant et nous savons qu'il nous rendra meilleurs.»

La prochaine étape sera maintenant de disputer un premier match officiel avec l'équipe. Il a misé sur une première apparition dans environ deux ou trois semaines. L'Impact ne prendra aucun risque avec un joueur victime d'une impressionnante série de blessures dans sa carrière dont une rupture des ligaments croisés du genou gauche ou une hernie discale avec tassement de deux vertèbres. Mais Nesta a rappelé que les visites à l'infirmerie étaient plus rares ces derniers mois.

«En jouant au plus haut niveau à 36 ans, il est normal d'avoir des petits bobos. Mais je me suis très bien senti l'an dernier avec l'AC Milan. J'y ai joué pas mal de matchs et j'espère en faire autant avec l'Impact.»