De temps en temps, l'entraîneur de l'Impact de Montréal, Jesse Marsch, va y aller d'un peu de français pour amorcer ses points de presse quotidiens.

Bien qu'il ne soit pas encore à l'aise avec la langue de la majorité des partisans, le natif de Racine, au Wisconsin, travaille deux fois par semaine avec un tuteur pour améliorer son français, et il semble faire des progrès.

> Réagissez sur le blogue de Pascal Milano

«Je peux le lire et le comprendre très bien, a dit Marsch. Je dois maintenant travailler à le parler.»

Au moment de son embauche par le club montréalais, en août dernier, certains ont demandé pourquoi l'Impact n'a pas choisi un entraîneur francophone, mais ce n'était rien comparé au tollé soulevé quand Randy Cunneyworth est devenu l'entraîneur du Canadien, la saison dernière. Le Torontois, qui a succédé à Jacques Martin à mi-chemin de la campagne, devenait le premier entraîneur du CH en quatre décennies à ne pas parler français.

La grogne, qui a même atteint les paliers législatifs provinciaux, était si intense que le propriétaire Geoff Molson s'est excusé auprès des amateurs, promettant que le prochain entraîneur serait bilingue. À la fin de la saison, Cunneyworth a été relégué au poste d'adjoint, et on a commencé à lui chercher un remplaçant.

«Je trouvais ça un peu injuste, parce qu'il (Cunneyworth) essayait simplement de faire de son mieux. Mais je comprends ce que cette équipe représente pour la communauté, et à quel point les gens sont fiers de son caractère unique.

«C'est pour ça que j'ai essayé de parler français à certains moments et que j'essaie de m'améliorer, a poursuivi Marsch. Dans tous les gestes que nous posons comme club, j'essaie toujours d'honorer notre ville.»

Le président Joey Saputo et son personnel croyaient que la meilleure chose était de bâtir avec un entraîneur connaissant très bien la MLS, et Marsch répond à ce critère.

March a longtemps joué dans le circuit, et il travaillait comme adjoint pour l'équipe nationale américaine quand l'Impact l'a engagé.

Plusieurs de ses joueurs apprennent aussi à tout le moins des bouts de français. Le milieu de terrain brésilien Felipe Martins, par exemple, a dit qu'il amorcera des cours cette semaine.

C'est une première étape logique pour la plupart des membres de l'équipe, venant d'un peu partout dans le monde, et qui arrivent dans une ville bien méconnue de la plupart d'entre eux.

Les 28 joueurs de l'Impact viennent de 13 pays, et seulement deux ont le français comme langue première: le milieu de terrain Patrice Bernier, de Brossard, ainsi que le défenseur Hassoun Camara, un Français. Bernier est de retour après neuf saisons en Europe.

L'Impact a mieux fait que prévu avec son dossier de 3-5-2 à ses 10 premiers matches, et il ne reste que 10 000 billets pour le match de samedi au Stade olympique, face à David Beckham et au Galaxy de Los Angeles.