Trois ans après celle de David Beckham, l'arrivée de Thierry Henry dans la MLS a fait grand bruit, au mois de juillet 2010.

En recrutant l'attaquant français mondialement connu, les Red Bulls de New York ont mis la main sur un joueur qui a accumulé les titres autant avec ses différents clubs - Arsenal et le FC Barcelone notamment - qu'avec la sélection française.

Il lui aurait été facile de vivre son rêve américain en se drapant dans le costume du joueur en fin de carrière, peu enclin à partager son vécu avec ses nouveaux coéquipiers. Tout le contraire s'est passé et le joueur de 34 ans a immédiatement fait l'unanimité dans le vestiaire new-yorkais.

Le milieu de terrain de l'Impact Sinisa Ubiparipovic était aux premières loges lors de l'arrivée du Français. D'emblée, il lance qu'il n'a que de «bonnes choses à dire sur Henry».

«Dès le premier jour, il a été accepté par l'équipe, car il est un homme humble, même si nous connaissions tous son parcours en Europe. Son humilité et son respect pour le soccer aux États-Unis étaient élevés.

«Même quand j'ai quitté les Red Bulls, je suis resté en contact avec lui.»

Même si Henry venait de vivre une parenthèse difficile avec le Barça, il avait encore de belles choses à offrir sur un terrain. Blessé lors de sa première saison, il a joué un rôle plutôt anonyme lors de l'élimination hâtive des Red Bulls devant les Earthquakes de San Jose, en quarts de finale.

En 2011, le natif des Ulis, en banlieue parisienne, a cependant inscrit 14 buts en formant un duo particulièrement efficace avec Luke Rodgers. Si les Taureaux n'ont pas fait le poids en séries, contre le Galaxy de Los Angeles, Henry n'a cette fois pas déçu.

«Il n'a pas eu de repos après la Coupe du monde 2010 et, selon ses propres critères, sa première saison n'a pas été très bonne, explique le journaliste du New York Post Brian Lewis.

«En 2011, il a été parmi les meilleurs joueurs de la MLS. Selon les statistiques d'Opta [index Castrol], qui classent l'ensemble les joueurs, il a même fini au troisième rang. Mais, même s'il a mieux joué, l'équipe a de nouveau été inconstante.»

Ambassadeur

L'autre casquette que porte Henry est celle d'ambassadeur du soccer à New York. Comme Beckham l'a fait à Los Angeles, l'attaquant a la délicate mission d'accroître la visibilité des Red Bulls, et celle de la MLS par extension. La concurrence est cependant rude dans la Grosse Pomme avec la présence d'une dizaine d'équipes professionnelles.

«Tout le monde dit que New York est un grand marché de soccer, mais les gens ont parfois tendance à oublier qu'il y a autant d'équipes professionnelles, rappelle Ubiparipovic. Globalement, l'assistance au Red Bull Arena a été bonne, et malgré la compétition, Henry est parvenu à hausser l'attention reçue par l'équipe.»

Le message est identique dans les bureaux du somptueux stade de 25 000 sièges, inauguré en 2010. Si les Red Bulls ne recevront jamais autant d'attention médiatique que les Yankees et si Henry ne délogera jamais Eli Manning en matière de popularité, il reste qu'ils ont franchi des pas de géant au cours des dernières années. Selon le président de l'exploitation commerciale, Chris Heck, Henry en est grandement méritoire.

«Il est très engagé dans la communauté ici et représente notre club de la plus belle des façons. Il est non seulement un excellent joueur sur le terrain, mais il est également un atout incroyable pour nous dans notre objectif de promouvoir la MLS aux États-Unis et, surtout, à New York.»

Lewis confirme que Henry permet au club de se vendre «avec un peu plus de cachet» dans les milieux du soccer. Il a d'ailleurs été très présent dans les médias lors de son arrivée.

«À Arsenal, il ne parlait pas aux médias, tandis que le FC Barcelone avait établi un système de rotation, poursuit le journaliste. Mais, étant donné son statut de vedette, il était très accessible après les matchs et lors de sa disponibilité médiatique, les jeudis.

«Il a probablement donné plus d'entrevues dans sa première moitié de saison, à New York, que durant toute sa carrière.»

Henry a par contre modifié sa position depuis son retour de prêt d'Arsenal, cet hiver. En plus de refuser plusieurs demandes d'entrevue, il n'a pas souhaité s'adresser aux médias new-yorkais, jeudi.