Les deux premiers matchs de l'Impact ont permis à Jesse Marsch de faire un premier plein de certitudes et d'interrogations, autant du point de vue individuel qu'organisationnel. Voici quatre éléments qui ont rythmé les débuts montréalais dans la MLS, à quelques heures du match sur la pelouse du Crew de Columbus.

Pas de tactique privilégiée

Marsch a eu simultanément le luxe et la tâche immense de bâtir une équipe de A à Z. Avait-il un schéma tactique en tête avant de s'embarquer dans ce long processus? Comme la majorité des entraîneurs, l'Américain met plutôt de l'avant les principes de jeux, indiquant que les «nuances sont minces entre le 4-2-3-1, le 4-3-3, le 4-4-2 ou le 4-4-1-1.»

«Je suis davantage attaché au style de jeu, à la philosophie et aux joueurs qui peuvent les mettre en pratique. J'essaie de ne pas être trop structuré tactiquement au point d'annihiler les caractéristiques et les libertés individuelles.»

Marsch n'a d'ailleurs pas eu peur d'apporter quelques légères retouches à son schéma lors de son match contre Chicago. «Quand nous jouons avec Sanna Nyassi en attaque, c'est plus un 4-4-2 alors que, quand nous l'avons remplacé par Davy Arnaud, nous défendions en 4-4-2, mais nous attaquions comme un 4-2-3-1.»

Le tandem Felipe-Bernier

Dès les premiers matchs du camp d'entraînement, la paire composée de Felipe et de Patrice Bernier s'est démarquée dans l'entrejeu. Si les qualités du Québécois étaient bien connues, celles du petit Brésilien ont surpris à travers la ligue. Ancien milieu de terrain lui-même, Marsch ne tarit pas d'éloges sur ses deux hommes.

«Nous continuons à travailler sur leur relation, mais ce sont deux hommes intelligents. Ils sont bons avec le ballon, lisent bien le jeu et ils aiment jouer ensemble, ce qui est probablement la partie la plus intéressante. Nous avons su dès le début que ce duo pourrait être performant.»

Quant à Felipe, choisi dans l'équipe de la deuxième semaine de la MLS, Marsch a indiqué qu'il avait joué meneur de jeu, milieu relayeur et même en tant que récupérateur, en Europe.

Le dilemme Nyassi

Lors des deux premiers matchs de la saison, Nyassi a débuté au poste d'attaquant avant de finir milieu extérieur. C'est d'ailleurs sur les couloirs qu'il peut exploiter à fond sa vitesse et sa qualité de centres. Pourtant, Marsch a plusieurs fois répété, avant la saison, qu'il le voyait davantage en attaque, aux côtés de Justin Braun.

«À Seattle, il jouait comme milieu droit exclusivement. L'an dernier avec le Colorado, il n'a pratiquement évolué qu'en attaque. Je savais qu'il pouvait faire les deux et je le pense toujours.

«Je crois qu'il peut encore progresser dans les deux secteurs. Il s'agit de mettre en valeur son explosivité et certains de ses atouts autour du but tout en se demandant comment cela profiterait le plus à notre équipe.»

En se fiant aux entraînements cette semaine, le Gambien devrait évoluer sur le côté droit face au Crew.

Quel compagnon pour Braun?

Pour Marsch, le secteur offensif est encore celui qui a besoin de multiples réglages. C'est également celui qui devrait le plus évoluer cet été avec l'arrivée tant attendue du joueur désigné. En attendant cette annonce, au mois de mai, Braun est l'attaquant montréalais le plus prolifique ces dernières années.

Autour de lui s'est opéré un jeu de chaises musicales depuis les premiers jours du camp. Si sa finition laisse toujours à désirer, son style permet à Marsch de penser à des compagnons au profil très différent.

«Il pourrait profiter d'un joueur qui se trouve plus haut sur le terrain afin de tourner autour de lui. Il pourrait également profiter d'un autre attaquant qui est davantage un meneur de jeu.»

Les expériences sont donc loin d'être finies alors que Marsch a également imaginé un duo constitué de Braun et de Bernardo Corradi. L'entraîneur a même testé l'Italien en compagnie d'Arnaud et Nyassi.

«Il y a la possibilité de plusieurs bonnes paires d'attaquants. L'important est que ces quatre joueurs continuent de comprendre comment jouer ensemble et de le faire de la façon dont nous le souhaiterions. Ils pourraient ainsi être prêts à jouer si nous devons faire appel à eux.»