S'il n'a jamais occupé ce poste auparavant, le nouvel entraîneur-chef de l'Impact, Jesse Marsch, a déjà une bonne idée du visage qu'il compte donner à l'équipe, lors de l'an 1 dans la MLS, en 2012.

Nommé hier au terme de discussions qui se sont échelonnées sur cinq mois, l'Américain de 37 ans veut mettre en application la nouvelle devise du club, «Tous pour gagner». Sous ses ordres, l'esprit collectif et le travail primeront.

«La force de notre équipe sera l'unité. Ce sera un groupe de joueurs qui travailleront ensemble sur le terrain et qui sauront s'aider les uns les autres. Le mot que j'utilise le plus souvent dans ce milieu est "confiance". Les joueurs doivent avoir confiance en l'organisation, dans le personnel d'entraîneurs et en moi.»

Sans avoir de noms en tête, Marsch, dont le contrat est de trois saisons, recherchera des joueurs dont la palette ira d'une bonne technicité à un état d'esprit irréprochable.

Souhaitant éviter les «raccourcis» en terme de recrutement, il insiste sur la nécessité d'aligner 11 compétiteurs sur le terrain («Quand tu es un compétiteur, tu t'ajustes plus rapidement et ta courbe d'apprentissage s'accélère»). Le tout au profit d'un soccer offensif, mais réaliste au sein d'une ligue paritaire.

«Chaque nouvel entraîneur va dire qu'il préconise un soccer offensif avec beaucoup de buts, nous voulons être dangereux avec le ballon, nous voulons attaquer et être intelligents, mais je pense qu'il faut aussi comprendre la mentalité de la MLS. Les matchs sont difficiles, avec aucun espace et une marge de manoeuvre nulle.

«Notre but est de bâtir cette intelligence et cette cohésion dans notre façon de défendre et dans l'exploitation du ballon pour bien se déplacer, passer et mettre la pression sur l'équipe adverse.»

Selon le président Joey Saputo et le directeur sportif Nick De Santis, Marsch a été le premier candidat rencontré au mois d'avril. Un coup de foudre professionnel s'est produit entre les deux camps même si l'Impact a pu flirter avec d'autres entraîneurs, dont Martin Rennie, aujourd'hui avec les Whitecaps de Vancouver.

«À notre première rencontre, on s'est dit qu'il pouvait facilement être l'entraîneur de l'Impact avec ses qualités, sa personnalité et ses accomplissements, a admis De Santis. C'est sûr qu'on a rencontré d'autres candidats crédibles, mais on se disait toujours que Marsch allait être notre entraîneur.»

L'Impact, qui souhaitait un instructeur avec une vaste connaissance du soccer nord-américain, n'a pas été refroidi par le manque d'expérience de Marsch. La prise de renseignements auprès de ses ex-entraîneurs et supérieurs a même conforté ce choix. «Tout au long de sa carrière de joueur et d'entraîneur, Jesse a démontré un grand leadership et une bonne connaissance du sport, a indiqué Bob Bradley, qui a choisi Marsch comme adjoint de la sélection nationale américaine en février 2010.

«Lors des derniers 18 mois, il a joué un rôle capital au sein du personnel d'entraîneurs des États-Unis. Montréal a fait un excellent choix en le nommant entraîneur.»

«Un projet de recherche»

Au sujet de cette inexpérience, Saputo a d'ailleurs rappelé que plusieurs jeunes entraîneurs ont connu une belle réussite au fil des années. «Si on regarde le succès de certains entraîneurs dans la MLS, Frank Yallop, Dominic Kinnear, Piotr Nowak et Jason Kreis ont gagné le championnat lors de leur première saison après une carrière de joueur.»

Marsch ne doute pas qu'il pourra imiter ces quatre entraîneurs. Diriger une équipe faisait déjà partie de ses plans, du temps où il foulait le gazon de Chivas USA après un court passage par le DC United, puis sept saisons avec le Fire de Chicago. «J'ai été un leader partout où je suis passé même si je n'ai jamais été un entraîneur-chef. J'ai aussi de bons exemples sur lesquels me baser, dont [ses anciens entraîneurs] Bruce Arena, Bob Bradley et Preki. Je pense que cela m'a préparé même si je sais que j'aurai des choses à apprendre tous les jours.

«Une fois bien établi dans la ligue, je savais que je voulais devenir entraîneur. Je considère la plupart de mes années dans la ligue comme un projet de recherche en ce sens.»

C'est le temps de le mettre en application.