En guise de réplique aux propos tenus par Joey Saputo et Nick De Santis le week-end dernier, les Ultras ont à leur tour publié une lettre ouverte, hier, dans laquelle ils rappellent «qu'un club appartient d'abord et avant tout à ses supporters».

Après avoir énuméré les divers sacrifices consentis au fil de ses neuf saisons d'existence, le groupe de partisans montréalais a souhaité mettre de l'avant le bilan des deux hommes sur le plan de la gestion humaine et sportive. «On voulait établir un contraste avec l'attitude des deux acolytes. Je pense que cela a été fait de façon très respectueuse et posée», a indiqué à La Presse l'un des responsables des UM02.

S'ils ne s'attendent pas à recevoir des excuses pour avoir été traités, notamment, de «faux supporters», ils espèrent que le club fera preuve de davantage de respect à l'avenir.

«Avec sa lettre ouverte et son entrevue à LCN, Saputo a fait le maximum qu'il entend faire au niveau des excuses officielles, ajoute le membre des Ultras. Personne à Montréal ne s'attend à voir Joey Saputo s'excuser, mais je pense qu'il devrait nous montrer un peu plus de respect que de seulement nous dire que l'on a besoin de nous. Avec la MLS qui s'en vient et l'agrandissement du stade, c'est une évidence que l'on aura besoin de nous.»

Tout en rappelant que le président avait lui-même interpellé des joueurs individuellement la saison dernière, les Ultras répètent que les attaques à l'égard de Nick De Santis n'ont rien de personnel. Ils remettent en cause le bilan du directeur sportif depuis sa nomination à ce poste au début de la saison 2008 et estiment l'avoir fait sans verser dans l'excès.

«Cela aurait pu être facile de tomber dans les débordements et les insultes. Quand on est passés derrière le banc [samedi soir], cela aurait été facile de lancer des insultes à De Santis, mais on avait donné l'ordre de l'ignorer.

«On ne veut pas se mettre à insulter les gens, contrairement à ce que certaines personnes pensent. Il (De Santis) reste une figure très représentative de l'Impact. Il a fait beaucoup pour ce club et on ne peut pas nier qu'il l'a à coeur. On le respecte beaucoup en tant que joueur et entraîneur, surtout en 2004, mais pour son règne en tant que directeur technique, on a beaucoup de questionnements. On n'attaque pas les personnes, mais le travail qui est, selon nous, mal fait.»

En terme sportif, les Ultras font d'ailleurs le parallèle entre la situation actuelle chez l'Impact et celle vécue par le Canadien à la fin des années 90.

«Si nous prenons les Canadiens de Montréal en exemple, Réjean Houle et Mario Tremblay avaient le «CH tatoué sur le coeur», mais les résultats du club ont été moins qu'honorables durant leurs mandats. Dévouement n'est pas synonyme de compétence.»

La décision de quitter le match dès le coup d'envoi, samedi, a été «difficile à prendre», explique le membre des Ultras, mais nécessaire pour «marquer le coup de manière évidente». Les Ultras ajoutent avoir apprécié de recevoir l'appui d'une partie du public au moment de quitter le Stade Saputo, puis d'y revenir à la mi-temps.

«Ça nous a fait plaisir de voir qu'on n'est pas tout seuls à penser que des gens ont dépassé une certaine limite et qu'on avait un certain appui. Le moment le plus apprécié a été lors de notre retour dans le stade quand la tribune sud s'est mise à chanter «Montréal, allez allez». C'était la cerise sur le sundae.»

En date d'hier, les Ultras ne prévoyaient pas faire «grand-chose de différent par rapport à d'habitude» lors du match de demain, contre le FC Tampa Bay. Au cours des derniers jours, une grande discussion a eu lieu sur le type d'appui qu'ils réservent à l'Impact en vue de la première saison dans la MLS.

«On s'est posé beaucoup de questions pour 2012 en imaginant divers scénarios, avec la possibilité de tout simplement boycotter les matchs locaux et de ne supporter l'équipe qu'à l'extérieur, lorsque cela est possible. On n'est pas rendus là, mais ce sont des idées qu'on a lancées en l'air.»

Lisez l'intégralité de la lettre des Ultras sur cyberpresse.ca/ultras