Tout en prenant en considération certaines caractéristiques de l'Impact, Joey Saputo et Nick De Santis peuvent s'appuyer sur les expériences des précédentes équipes d'expansion pour établir un portrait-robot de leur futur entraîneur.

Depuis 2007, six équipes se sont greffées à la MLS, soit Toronto, San Jose, Seattle, Philadelphie, Vancouver et Portland. Cinq d'entre elles ont fait appel à des entraîneurs européens qui, à l'exception de Teitur Thordarson - congédié depuis par les Whitecaps -, possédaient une bonne connaissance du soccer nord-américain et de la MLS.

Ainsi, l'Allemand Sigi Schmid, à Seattle, a déjà entraîné au niveau universitaire et chez les sélections de jeunes avant de faire le saut avec le Galaxy de Los Angeles, en 1999.

À Philadelphie, le Polonais Piotr Nowak, qui a bâti le club de A à Z jusqu'à choisir la musique après chaque but, a également dirigé le D.C. United avant de s'occuper des moins de 23 ans américains et de devenir l'assistant de Bob Bradley avec l'équipe senior.

Les Écossais Mo Johnston, ex-Toronto, et John Spencer, à Portland, ont la particularité d'avoir achevé leur carrière de joueur en MLS avant de passer de l'autre côté de la clôture. Si le premier a brièvement entraîné les Red Bulls de New York avant son expérience ontarienne, le second a occupé le rôle d'assistant pendant quatre saisons à Houston.

L'expérience est donc primordiale, mais ne représente pas un gage de succès. La patience est de mise puisque, parmi les trois plus anciennes équipes, seule Seattle a disputé les séries et remporté l'U.S. Open Cup dès sa première saison. Pour sa deuxième campagne, Philadelphie est en passe d'y parvenir en occupant actuellement le premier rang de l'Association de l'Est.

Et la langue?

Lors de la conférence de presse consécutive à la démission de Marc Dos Santos, Saputo a indiqué que le jeune entraîneur faisait, en début de saison, partie d'une liste de cinq candidats considérés pour l'entrée de l'Impact en MLS. En plus de l'expérience, le critère de la langue sera-t-il décisif dans cette nomination qui pourrait survenir avant le mois d'août?

À l'image de l'Américain Bob Lilley, en 2002 et 2003, le club montréalais a déjà fait le choix d'embaucher des entraîneurs qui n'avaient aucune notion du français. Et il n'hésiterait pas à le refaire, a indiqué De Santis, un petit sourire en coin.

«On a fait beaucoup d'entrevues et on engagera celui qui représente la meilleure solution pour le club. La langue, en général, c'est l'anglais, alors c'est sûr que l'on aimerait que sa communication en anglais soit bonne. Nous devons plutôt voir si c'est une bonne embauche par rapport à la culture, la philosophie et la direction prise par le club.»

Dans le cas où l'Impact opterait pour un francophone, il faut bien avouer que le bassin d'entraîneurs de calibre MLS et bien implanté en Amérique du Nord est quasiment nul. À moins de jeter son dévolu sur un entraîneur novice en MLS et de lui adjoindre un staff plus habitué aux notions du soccer d'ici. Un peu à l'image du Toronto FC avec la présence de Paul Mariner aux côtés du Néerlandais Aron Winter.

À tort ou à raison, l'Impact est considéré comme un club où la pression est plus forte que chez ses concurrents de la NASL. Ce sentiment le suivra-t-il l'an prochain? Une chose est certaine, cette pression affecte également les entraîneurs qui, à l'exception de De Santis, dépassent rarement les deux saisons à la barre de l'équipe. Le prochain instructeur a donc tout intérêt à posséder un caractère et une crédibilité assez fortes pour imposer sa philosophie face à une équipe technique que l'on dit parfois trop présente dans le vestiaire.