Dans le but d'assurer une relève québécoise au soccer professionnel, l'Impact de Montréal a annoncé mercredi une association importante avec la Fédération de soccer du Québec, qui comprend notamment la mise sur pied d'un programme sport-études.

L'Impact travaillait depuis plusieurs mois sur une refonte de sa structure soccer. C'est le fruit de ces nombreuses semaines de travail que le club a révélé au stade Saputo.

Le onze montréalais a d'abord ajouté trois équipes à son Académie de l'Impact de Montréal, son équipe de réserve des moins de 21 ans (U21). L'Académie comprend maintenant quatre équipes: U21, U16, U15 et U14. En comptant la première équipe - les professionnels -, ce sont donc cinq équipes et 120 joueurs qui constitueront maintenant le club l'Impact de Montréal.

«Il faut donner une chance aux jeunes joueurs de soccer du Québec de rêver et de se développer, a indiqué le président de l'équipe, Joey Saputo. Avec l'ajout de ces trois équipes et du programme sport-études, nous mettons en place une structure unique, qui assurera le développement de la relève locale au sein de notre club.

«Afin de renforcer le sentiment d'appartenance, il est important d'avoir des joueurs sur le terrain», a ajouté Saputo. Il croit fermement que cette nouvelle structure permettra à l'Impact de développer ces joueurs.

Cette nouvelle structure soccer de l'Impact sera en place dès 2011. Elle représente un investissement annuel de l'ordre de 500 000 $ à 750 000 $ pour le club montréalais.

Les joueurs de ces trois nouveaux niveaux seront regroupés au sein d'un programme sport-études offert à l'école secondaire Édouard-Montpetit, de Montréal. Les joueurs anglophones recrutés par ce programme pourront fréquenter l'école secondaire Lester-B.-Pearson. Pour l'instant, aucune école privée n'a été considérée pour accueillir ces joueurs.

«C'est une question de logique», a commenté le directeur du développement de l'Impact et entraîneur-chef de l'Académie de l'Impact de Montréal, Philippe Eullaffroy. «On ne voulait pas voir ces quelque 70 joueurs éparpillés dans plusieurs institutions scolaires. On veut par ailleurs qu'ils 'vivent» ensemble, qu'ils apprennent les valeurs de l'Impact, sur et hors du terrain.»

Il faut bien dire recrutés, car - comme le font les clubs européens - ces jeunes joueurs appartiendront à l'Impact, contrat à l'appui pour les joueurs âgés de 16 ans et plus. Pour les joueurs de 15 ans et moins, la fédération québécoise reconnaîtra leur appartenance au onze montréalais, ce qui fait qu'ils ne pourront jouer en club, mais pourronnt évoluer pour l'équipe du Québec aux Championnats canadiens. Ces jeunes joueurs demeureront libres comme l'air et s'ils devaient changer d'idée et ne plus avoir le goût d'appartenir à ce programme, ils pourront quitter à tout moment.

Inspiration européenne

D'ailleurs, l'Impact ne s'en cache pas: ce concept unique au Canada (les Whitecaps de Vancouver recrutent leurs joueurs à compter de 16 ans seulement) est fortement inspiré des équipes jeunesse européennes. Mais le club prend tout de même ses distances vis-à-vis de ces programmes.

«D'abord, nous ne les recruterons pas à six ans, a indiqué Eullaffroy. Puis, nous ne disposerons pas des mêmes capacités d'hébergement (certains clubs hébergent 70 joueurs d'autres régions, voire des joueurs internationaux) et il n'est pas question, pour l'instant, d'avoir plus d'une équipe par niveau.»

Ces joueurs évolueront au sein de la Ligue de soccer élite du Québec et seront surclassés de deux catégories. Le président Saputo a aussi parlé de la possibilité de prendre part à des compétitions internationales d'envergure. Seuls les joueurs inscrits au programme sport-études pourront faire partie de cette nouvelle structure, et vice-versa. Des familles d'accueil hébergeront les joueurs provenant de l'extérieur de Montréal.

Afin de faire partie de ce programme, les jeunes joueurs de soccer devront passer par des journées d'essais (qui auront lieu les 27 et 28 novembre, ainsi que les 27 et 28 décembre à Montréal et le 29 décembre à Québec). Par la suite, une sélection finale sera effectuée sous la direction de Philippe Eullaffroy, directeur du développement de l'Impact et entraîneur-chef de l'Académie.

Les athlètes sélectionnés devront par la suite conserver une moyenne scolaire générale de 75 pour cent et de 65 pour cent en français et en mathématiques.