Il est impossible de nier l'énorme influence d'Ali Gerba dans les récents succès de l'Impact. Lors de ses neuf derniers matchs de saison régulière puis des séries, l'attaquant montréalais a fait trembler les filets adverses à 13 reprises.

Alors que l'équipe n'avait inscrit que 20 buts lors de ses 20 premières parties, Gerba a fait l'étalage de toute sa classe depuis: des buts de loin, à bout portant, de la tête ou encore de façon acrobatique. Sans son instinct du tueur, l'Impact serait peut-être en train de penser à la prochaine saison au lieu de préparer les demi-finales face aux Railhawks de la Caroline.

Sauf que le facteur Gerba n'est pas le seul qui explique les huit victoires lors des neuf derniers matchs. Si l'on fait abstraction de la sortie publique de Joey Saputo après la défaite à Rochester le 14 août, on peut constater que ces victoires concordent avec une série de changements sur le terrain.

La bonne spirale a débuté le 21 août avec un démolissage en règle du Crystal Palace de Baltimore 5-0. Après plusieurs blessures et suspensions, c'est lors de cette rencontre que l'entraîneur Marc Dos Santos a aligné pour la première fois l'équipe type qui a relancé la saison montréalaise. La seule défaite encaissée depuis est survenue à Miami le 11 septembre, alors que Dos Santos avait apporté plusieurs changements.

Première constatation que l'entraîneur montréalais a répétée très souvent: il ne sert à rien de marquer des buts si l'organisation défensive n'est pas à la hauteur. Or, après une multitude de buts encaissés sur coups de pied arrêtés au cours de l'été, la défense a été intraitable depuis. Avec cinq buts en neuf matchs, dont deux dans les cinq derniers, elle ne cède que toutes les 162 minutes.

«Je vois un jeu où l'Impact s'est amélioré défensivement, a encore martelé Dos Santos à la veille du match retour à Austin. Nous sommes beaucoup plus compacts et organisés. Est-ce qu'on analyse seulement les buts de Gerba ou le fait que, dans les trois derniers matchs, notre gardien n'a que très rarement eu à faire des arrêts-clés. L'équipe s'est améliorée défensivement et sur les coups de pieds arrêtés. C'est l'un des grands changements dans nos 10 derniers matchs.»

Changements tactiques

Le fait de conserver le même alignement a également contribué à la mise en place d'une identité et à la création d'automatismes entre les joueurs. Encore faut-il trouver le bon schéma tactique pour mettre en valeur les forces de son groupe et, surtout, de son attaquant vedette.

Après avoir aligné Gerba seul en pointe dans un 4-3-3, Dos Santos l'a rapidement associé à Eduardo Sebrango. Et en milieu de terrain, Filipe Pastel a perdu ses galons de titulaire au profit d'Antonio Ribeiro. Qui apporte «beaucoup plus de couverture défensive» dans le 4-4-2 à plat, qui a remplacé le milieu en losange.

«Il nous manquait un avant-centre et je n'avais pas des ailiers naturels pour jouer en 4-3-3, a analysé Dos Santos. On perdait souvent la bataille en milieu de terrain du fait que David Testo et Pastel n'étaient au mieux de leur forme. On essayait d'avoir trois joueurs là pour compenser cette perte.

«Quand Ribeiro a commencé à prendre de la place et quand Testo a commencé à élever son jeu, on a senti qu'on n'avait plus besoin d'avoir trois milieux de terrain. À la place, on a ajouté un attaquant et cela a fait un grand changement.»

Si Gerba a joué une part prépondérante dans ce changement, son ascension est intervenue au moment où l'équipe a atteint son pic de forme. Par ses buts, il a tiré ses coéquipiers vers le haut, mais il est délicat de dissocier sa réussite du renouveau collectif.