Le ballon ne roule pas comme il le devrait pour l'Impact de Montréal. Hier, l'équipe a perdu son match d'ouverture au Stade Saputo en s'inclinant 2-1 devant les Rhinos de Rochester. Après quatre matchs, l'équipe traîne une fiche de 0-3-1...

Depuis le retour de l'équipe à Montréal, en 1993, l'Impact n'avait perdu qu'une seule fois son match inaugural à domicile. Hier, les hommes de John Limniatis ont bousillé cette quasi-perfection avec une performance en dents de scie. L'Impact avait pourtant commencé le match avec brio. À la sixième minute, Rocco Placentino a comblé les 12 246 partisans avec un superbe but. Le défenseur Cédric Jocqueviel a réussi une belle montée avant de refiler le ballon aux pieds de Placentino. Débordé à la gauche du gardien, l'attaquant a réussi un tir parfait: le ballon est passé tout juste entre la tête du gardien Scott Vallon et la barre horizontale. La marge était mince...

Les joueurs en bleu auraient dû être transportés; ils ont plutôt baissé de tempo, laissant tout le gazon aux joueurs du Rhinos. À la 24e minute, Chris Nurse a réussi à déjouer le gardien montréalais Matt Jordan, avec un but de la tête impossible. «Il a eu un coup de chance, a expliqué Jordan. Il a envoyé le ballon juste derrière moi, dans le coin. Il n'y avait aucune chance qu'il tente un truc pareil! Il n'y avait rien que je pouvais faire, sauf secouer la tête d'incrédulité.»

Le but aurait dû agir tel un électrochoc pour l'Impact, mais non. Les Rhinos ont continué à mettre de la pression. Avec Sandro Grande suspendu par l'équipe et Leonardo di Lorenzo blessé à la cuisse, le milieu du terrain ressemblait dangereusement à une passoire.

Les gars en jaune allaient et venaient sans se faire embêter. Résultat: la demie s'est achevée sur un deuxième but des Jaunes, cette fois de Tiger Fitzpatrick.

Pas capables de garder le ballon

«Tout s'est joué pendant ces 25 minutes, a déploré l'entraîneur-chef John Limniatis. On n'était pas capables de garder le ballon, ni de fermer l'espace dans notre zone. On a très mal travaillé et ils ont marqué deux buts. Il faut jouer avec constance pendant 90 minutes pour espérer gagner. C'est difficile de gagner quand tu laisses autant d'espace à tes adversaires. Il va falloir revenir à la base.»

Au retour du vestiaire, les joueurs de l'Impact ont doublé d'ardeur, multiplié les tirs en direction de Vallon, mais sans succès. L'intensité y était, pas de doute. Mais pour l'exécution, c'est moins certain. De fait, l'Impact a bousillé une tonne de chances. Décisions douteuses, passes trop longues, manque de patience, dégagements erratiques (à ce chapitre, Matt Jordan a été misérable). La liste des horreurs est longue comme le bras.

«On n'a pas pu profiter de nos chances», a admis Rocco Placentino, qui a lui-même ruiné un nombre effarant d'occasions. Deux fois, il s'est retrouvé seul devant un but presque désert. Et deux fois, il a cafouillé. Il a sué, on ne peut pas dire le contraire, mais revoir la vidéo du match risque d'être douloureux pour lui.

La défense montréalaise devra aussi faire un sérieux examen de conscience. En quatre matchs, elle a accordé sept buts... «J'ai confiance qu'on va rebondir, a dit le défenseur Nevio Pizzolitto. Le début de saison est très difficile, c'est vrai. On a presque donné ces buts, en ne faisant pas les tacles comme on devrait. Ce qu'il nous faut maintenant, c'est une bonne victoire à Toronto, pour rebâtir notre confiance.»

Parlons-en de Toronto. L'équipe - championne canadienne en 2008, faut-il le rappeler? - débarque au BMO Field mercredi, avec une fiche de misère, aucune victoire et un classement de bas-fonds dans la USL-1. Inquiétant? Et comment.

«Il faut changer de mentalité et recommencer à croire qu'on peut gagner», a conclu Limniatis.

L'Impact a quatre jours pour y arriver...

LE HÉROS DU MATCH

> Rocco Placentino

Il faut bien mettre une étoile au cahier de Rocco Placentino, du moins pour son effort. Auteur du seul but de l'Impact, il eu plusieurs autres chances de marquer mais n'a pas su en profiter. Il a terminé le match avec quatre tirs en direction du quartier. Ceux qui ne se sont pas rendus jusqu'au gardien sont deux fois plus nombreux...

LE JEU DU MATCH

> Tiger Fitzpatrick

En marquant le second but des Rhinos de Rochester, à la toute fin de la première demie, Tiger Fitzpatrick a donné le coup de grâce aux joueurs de l'Impact, qui se traînaient les pieds depuis une bonne vingtaine de minutes. On sentait qu'un malheur allait arriver. C'est Fitzpatrick qui l'a provoqué.

LE CHIFFRE DU MATCH

4

C'est le nombre de tirs au but enregistrés par l'Impact en première demie. Dans la seconde moitié du match, ils ont tiré trois fois plus, mais sans succès... Au total, l'Impact a tiré 16 fois, contre 9 pour les Rhinos.

Cartons jaunes

Rhinos de Rochester

Chris Nurse (26e minute)

Danny Earls (66e minute)

John Ball (70e minute)

Tai Atieno (90e minute)

Impact de Montréal

Adam Braz (80e minute)