Le Japonais Marcus Tulio Tanaka a réalisé un de ses rêves d'enfance: devenir un héros au Brésil, son pays de naissance, mais il ne doit pour l'instant cet honneur qu'au fait d'avoir blessé l'Ivoirien Didier Drogba, rival de la Seleçao au Mondial-2010.

Depuis qu'il a percuté l'attaquant vedette des Eléphants, victime d'une fracture du cubitus droit le 4 juin en match de préparation, Tanaka fait figure d'idole nationale parmi les supporteurs brésiliens les moins fair-play. Mais il compte bien redorer son image et faire bonne figure durant la compétition.«Je crois que maintenant je dois juste aller de l'avant, prendre des risques. Je vais me préparer pour être fort mentalement», explique le défenseur des «samouraïs bleus». «Mon geste n'était pas intentionnel, je tentais d'avoir le ballon en premier. Je ne comprends pas toute cette agitation autour de moi».

Mais sitôt connue la blessure de Drogba, qui reste incertain pour le premier match des Ivoiriens contre le Portugal mardi (groupe G), un faux profil de Tanaka sur le réseau social Orkut, très populaire au Brésil, a reçu d'innombrables félicitations de fans peu scrupuleux.

Des messages similaires ont également fleuri sur le site de micro-blogging Twitter.



Offensif


Agé de 29 ans, le «samouraï Tanaka», comme l'a rebaptisé la presse, perpétue la lignée des joueurs nés au Brésil mais qui portent le maillot du Japon lors d'un Mondial, après Wagnes Lopes (1998) et Alessandro dos Santos (2002 et 2006).

Né dans l'Etat de Sao Paulo, Tanaka, fils d'un Nippo-Brésilien et d'une Italo-Brésilienne, est arrivé au Japon à l'âge de 15 ans. Il s'est depuis adapté à la vie locale et évolue au sein du championnat national, à Nagoya Grampus.

«Je suis vraiment devenu Japonais», répète à l'envi le joueur naturalisé en 2003.

Offensif sur les terrains -- il a inscrit le seul but de son équipe lors des matches de préparation --, Tanaka l'est aussi devant les micros, n'hésitant pas à égratigner son sélectionneur, sous le feu des critiques pour ses tâtonnements tactiques.

«Si on joue comme l'entraîneur nous l'a demandé, nous aurons du mal à briller, tacle le défenseur. Le football n'est amusant que parce que chaque joueur à ses propres idées. Je serai prêt à attaquer si j'en ai l'opportunité».

Il aura l'occasion de monter au front dès lundi, pour l'entrée en lice du Japon face au Cameroun (groupe E).