Lille, vainqueur de Lens (1-0) et plus que jamais en tête du Championnat de France, a peut-être pris un ascendant psychologique sur ses rivaux, seul Paris, parmi ses poursuivants immédiats, l'ayant emporté lors de la 21e journée disputée samedi et dimanche.

Avec toujours quatre points d'avance sur son dauphin parisien, le Losc est encore loin du 3e titre de son histoire mais avec sa régularité (11e match d'affilée sans défaite) et les défaillances à répétition des autres grosses écuries, il peut sérieusement commencer à rêver.

D'autant que même sans briller, l'équipe poursuit son rythme infernal. La meilleure attaque du championnat (39 buts) s'est longtemps cassé les dents sur la défense lensoise et cette fois, ce ne sont pas les artistes Hazard et Gervinho ou l'artificier Sow qui ont fini par trouver l'ouverture mais le remplaçant De Melo en fin de partie (68e).

Certes, les Sang et Or, 18es et embourbés dans une grave crise sportive, étaient des proies faciles mais Lille dispose désormais d'une nouvelle arme maîtresse: le réalisme.

Ses concurrents les plus sérieux en manquent cruellement à l'image de Marseille, tenu en échec par Monaco, avant-dernier (0-0).

Privé de Valbuena (blessé) et de Brandao (suspendu), l'OM a rendu une copie très terne malgré un Rémy très actif. L'ancien Niçois, qui jouait très gros, n'a surtout pas été aidé par des coéquipiers sans inspiration et sans ressort. Résultat: le champion de France piétine et reste décroché (5e à 8 points de Lille).

Autre grand perdant du week-end, l'OL (3e), qui ne s'était plus incliné depuis quatre mois (le 25 septembre contre Saint-Etienne) et semblait parti pour tout dévorer sur son passage comme au bon vieux temps. Mais en ce début d'année, les Lyonnais, éliminés la semaine dernière en Coupe de France par Nice (1-0) et relégués à sept longueurs de Lille, ont repris leurs mauvaises habitudes, faisant immanquablement resurgir le spectre d'une 3e saison blanche pour Claude Puel.

Rennes (4e à 7 points de Lille) a aussi perdu certaines de ses illusions après la correction subie à Sochaux (5-1). Les Bretons ont connu une soirée cauchemardesque, terminant à neuf contre onze après l'exclusion du gardien Douchez et la sortie sur blessure de Mangane alors que l'entraîneur Frédéric Antonetti avait déjà effectué ses trois changements.

Répit à Bordeaux

Le PSG, vainqueur chez la lanterne rouge Arles-Avignon grâce à un doublé d'Erding (2-1), ne connaît en revanche toujours pas la crise et est le seul à pouvoir quelque peu s'accrocher aux basques des Lillois. L'interminable feuilleton Sessegnon, finalement cédé samedi à Sunderland, n'a pas décontenancé les Parisiens et surtout Erding, sans but en L1 depuis le 21 novembre et qui a porté son total à six unités, à égalité avec Hoarau, forfait sur blessure.

Grâce à deux buts de Sako, Saint-Etienne (7e) a disposé de Toulouse (2-1).

Déjà largement décroché du groupe de tête, Bordeaux (8e) s'est de son côté offert un peu de répit après son élimination sans gloire contre Angers en Coupe de France qui a précédé une semaine très agitée au Haillan. Jean Tigana n'a pas été lâché par ses joueurs mais le contenu du match contre Nice (2-0) n'a rien de réconfortant juste avant un déplacement à hauts risques à Lyon, le 6 février.