Liverpool est en quête d'un repreneur, officiellement mis en vente vendredi après seulement trois ans passés sur les bords de la Mersey par ses propriétaires américains Tom Hicks et George Gillett, usés par les difficultés sportives et économiques du club anglais.

Le président de British Airways, Martin Broughton, a été chargé de trouver un investisseur intéressé par un club glorieux mais lesté de 237 millions de livres de dettes (quelque 366 millions $ CAN) et, selon toute vraisemblance, privé de la manne de la Ligue des Champions la saison prochaine.

Pour l'heure, aucun acheteur ne s'est officiellement déclaré mais le club affirme avoir reçu «de nombreuses marques d'intérêt». La presse britannique évoque un homme d'affaires syrien, Yahya Kirdi, soutenu par des fonds d'investissement émiratis.

En 2008, Hicks avait rejeté une offre de reprise d'un fonds d'investissement de Dubaï, DIC.

Manifestations

La décision de Hicks et Gillett de vendre intervient après leur échec à attirer un investisseur désireux d'apporter 100 millions de livres (155 millions $ CAN) pour entrer dans le capital. Mais elle ravira les supporteurs qui ont organisé des manifestations pour réclamer leur départ.

Tout avait pourtant bien commencé pour les Américains qui, à leur arrivée en mars 2007, avaient promis monts et merveilles et avaient vu leur club accéder à la finale de la Ligue des Champions, perdue contre l'AC Milan, seulement quelques mois plus tard.

Mais les relations se sont vite détériorées quand Rafael Benitez a fustigé à plusieurs reprises ses employeurs pour leur manque d'ambition sur le marché des transferts.

Les supporteurs reprochent aux Américains d'avoir imputé sur les comptes du club les dettes bancaires contractées pour financer le rachat de 220 millions de livres (340 millions $), selon la technique controversée du «leverage». Tous les ans, Liverpool doit consacrer 30 millions de livres (46 millions $) au service de sa dette.

Le temps presse

Contraint financièrement, Liverpool a subi de plein fouet la crise financière mondiale, voyant s'étioler le soutien de ses banques, RBS et Wachovia. Hicks et Gillett ont été contraints de reporter «sine die» la construction d'un nouveau stade, jugée essentielle pour le développement du club mais qui coûtera 250 millions de livres (386 millions $ CAN).

La saison en cours, une élimination précoce de la Ligue des Champions et de la course au titre de champion d'Angleterre, qui lui échappe depuis 1990, a exacerbé les rancoeurs, que même un sacre dans la peu prestigieuse Europa League n'apaisera pas.

Aujourd'hui, Hicks et Gillett reconnaissent que le club a besoin d'un nouveau pilote pour l'emmener «au niveau supérieur».

Mais le temps presse. Si un repreneur tardait à se présenter, les stars de l'équipe, Steven Gerrard et Fernando Torres, pourraient s'inquiéter du visage de leur équipe l'an prochain.

L'Espagnol a récemment laissé entendre qu'il pourrait céder aux sirènes du départ si l'équipe n'était pas singulièrement renforcée. Bientôt trentenaire, Gerrard, que convoiterait l'Inter Milan, n'a plus de temps à perdre s'il veut remporter un titre de champion.

L'avenir de l'entraîneur Rafael Benitez, arrivé en 2004, s'écrit également en pointillés. Contacté il y a quelques mois par la Juventus Turin, l'Espagnol intéresserait toujours le géant endormi italien, selon la presse britannique, qui évoque également comme possible destination le Real Madrid.