Après un nouvel exercice décevant, 4e à 18 points du champion Manchester United, Arsenal et Arsène Wenger sont à l'orée d'une saison déterminante pour le futur d'un club qui n'a plus été champion depuis cinq longues années.

Alors même que la saison n'a pas commencé, la pression sur Arsène Wenger est intense. S'il continue à prétendre publiquement que son équipe peut remporter le titre de champion, le manageur alsacien sait que sauf miracle, son groupe aura du mal à rivaliser avec Chelsea et Manchester United.

Le club londonien pourrait même devoir surveiller dans son dos Manchester City, Aston Villa ou Everton pour conserver une quatrième place qui avait déjà failli lui échapper l'an dernier.

Pourtant, l'ancien entraîneur de Monaco a terriblement besoin d'un titre. Notamment pour récupérer une crédibilité qui s'effrite avec les mois qui passent.

Cela fait maintenant cinq ans qu'Arsenal n'a plus été champion, quatre ans qu'il n'a plus rien gagné (la FA Cup). Cinq ans qu'Arsène Wenger s'est lancé dans une nouvelle philosophie, celle de rajeunir son équipe avec des joueurs formés au club.

«En Angleterre, les gens pensent que tous les problèmes se résolvent en achetant des joueurs», déclarait encore le Français à la fin du mois de juillet. «Notre principal but, c'est de travailler dur à l'entraînement, améliorer ce qui peut l'être et faire confiance aux joueurs qui sont déjà dans l'effectif», ajoutait-il.

Vestiaire assaini

De la saison 2004 qui avait vu les Londoniens être sacrés champions sans avoir perdu un seul match de championnat, un véritable exploit, Gael Clichy, remplaçant à l'époque, est le seul survivant.

Tous les autres sont partis. Et cette année encore, malgré les départ de Kolo Touré et Emmanuel Adebayor pour près de 60 millions d'euros, Wenger s'est signalé par un recrutement timide puisque seul le défenseur Belge Vermaelen est arrivé, en attendant l'éventuel transfert du Bordelais Marouane Chamack.

Quand Ryan Giggs, John Terry ou Jamie Carragher assurent une certaine continuité et état d'esprit chez ses rivaux, Arsenal n'a plus cette expérience. En revanche, il peut toujours s'appuyer sur un indéniable talent et reste l'une des équipes les plus attrayantes d'Europe, même sans Samir Nasri, victime d'une fracture du péroné droit et qui devrait retrouver les terrains début septembre.

Le football léché des Londoniens est toujours là, Andrei Arshavin et Cesc Fabregas semblent en pleine forme, tout comme le prodige de 17 ans Jack Wilshere, et si les blessures laissent le groupe tranquille, notamment Robin Van Persie et Theo Walcott, alors la donne pourrait être différente.

Surtout qu'Arsène Wenger va tenter une mini-révolution en passant de son traditionnel 4-4-2 à un 4-3-3 copié sur celui de Barcelone. Seuls les résultats diront l'opportunité de cette initiative.

Au sein d'un vestiaire assaini après le départ d'Adebayor qui n'y était plus en odeur de sainteté, les joueurs eux-mêmes ont conscience de l'importance de la saison à venir.

Si une fois encore, aucun trophée ne vient s'ajouter à la vitrine du club, la vague de départ de plusieurs joueurs (Fabregas, Gallas, Clichy, Van Persie) pourrait coïncider avec celui de leur manageur, qui attaque sa 14e saison à Londres. Cela signifierait la fin d'une ère. Ce n'est pas encore le cas mais cette saison est plus que jamais celle de vérité pour Arsenal.