Arrivé blessé au début de la phase de préparation de l'Allemagne pour l'Euro-2012, le milieu de terrain Bastian Schweinsteiger ne semble pas au meilleur de sa forme à quelques jours de la demi-finale, gêné par une cheville.

Il semblait sur le point de retrouver tout son potentiel après le deuxième match du groupe B, contre les Pays-Bas (2-1), au cours duquel il avait offert deux caviars à Mario Gomez, mais ses prestations contre le Danemark (2-1) et surtout la Grèce (4-2) ont été plutôt inquiétantes.

Les performances étincelantes de Sami Khedira à ses côtés dans l'entrejeu ont tout à la fois compensé et mis en évidence ses carences actuelles.

Lors du quart de finale face aux Grecs, il a raté un nombre inhabituel de passes pourtant faciles, essentiellement en première période.

«Cela ne devrait pas arriver à un joueur comme moi», a-t-il reconnu avec franchise à la presse allemande, dimanche.

«Pour être tout à fait franc, c'est une cheville qui me cause du souci surtout pour certains petits mouvements et pour l'explosivité», a-t-il ajouté.

Entre la rencontre contre le Danemark, qui a clos le premier tour, et le quart contre la Grèce, quatre jours sont passés et il n'a pris part qu'au dernier entraînement. «C'est forcément insuffisant», a-t-il admis.

La saison 2011/2012 aura donc été pour l'heure une succession d'évènements contrariants.

Grand compétiteur

Schweinsteiger a ainsi manqué deux mois de compétition après une fracture de la clavicule droite début novembre et plusieurs semaines après une déchirure aux ligaments de la cheville droite début février.

En club, il aura effleuré des doigts, pour voir finalement se dérober au dernier moment, le championnat, la coupe d'Allemagne et la Ligue des champions, avec le traumatisme d'avoir raté le tir au but décisif dans son propre stade de l'Allianz-Arena face à Chelsea.

Il a reçu dimanche le soutien de son capitaine, en club comme en sélection, Philipp Lahm, dont il est le vice-capitaine.

«Je ne me fais aucun souci là-dessus. Bastian est assez expérimenté, il connaît parfaitement son corps», a assuré Lahm, qui a souligné que la présence du milieu aux 94 sélections est «très importante pour l'équipe».

Mais Lahm a également reconnu qu'au stade des demi-finales, «on a besoin de joueurs en forme, il ne doit pas manquer ne serait-ce que 3 ou 4%» du potentiel.

Pour la première fois depuis bien longtemps, Schweinsteiger n'est plus indiscutable dans le onze de départ, et il le sait: «si l'entraîneur décide (de me laisser sur le banc), cela ne me posera pas de problème», a-t-il confié.

«Contre la Grèce on a tourné. Marco Reus, Jérôme Boateng (suspendu contre le Danemark), André Schürrle et Miroslav Klose sont entrés. Et pour eux il était capital d'avoir le soutien des joueurs qu'ils ont remplacés (...) C'est une chose tout à fait normale dans n'importe quelle équipe», a-t-il précisé.

Son salut viendra peut-être du fait que les alternatives sont relativement limitées et pas forcément convaincantes à son poste.

Toni Kroos serait la plus évidente, avec Lars Bender, même si ce dernier a été replacé arrière droit contre le Danemark avec succès. Et Joachim Löw a déjà démontré plus d'une fois qu'il était capable de choix drastiques et audacieux.

En grand compétiteur qu'il est, Bastian Schweinsteiger ne s'avoue toutefois pas battu d'avance.

«Je ne suis pas tout à fait guéri. Mais le temps où je pourrai me ménager n'est pas venu. On a encore, j'espère, deux matches, et je vais serrer les dents», a-t-il promis.

«Après, par contre, il faudra que je fasse en sorte de guérir une bonne fois pour toutes», a-t-il conclu.