L'Allemagne a fait un grand pas vers les quarts de finale et rapproché encore un peu les Pays-Bas de la sortie en remportant 2-1 leur duel, mercredi, pour la deuxième journée du groupe B de l'Euro-2012.

On attendait une réaction des Oranje après leur défaite inaugurale contre le Danemark (0-1), on a plutôt la confirmation des promesses allemandes esquissées contre le Portugal (1-0).

Pour se qualifier les Pays-Bas n'ont plus leur destin en mains: ils devront battre le Portugal le plus largement possible, et espérer que l'Allemagne batte le Danemark, pour que la différence de but entre les trois équipes à 3 points soit en leur faveur.

> Pascal Milano: Au bord du gouffre...

Le match très vivant allait d'un but à l'autre, mais les Allemands trouvaient finalement la faille à la 24e, sur une ouverture de Schweinsteiger, complètement seul dans l'axe à 30 mètres, qui servait Gomez dans les pieds. Ce dernier se retournait d'un contrôle orienté et trompait Stekelenburg du droit (1-0).

Les Pays-Bas avaient plutôt bien commencé avec deux actions de Van Persie, l'une captée par Neuer (7), l'autre aboutissant à un tir trop croisé (11).

Entre-temps, Özil avait touché le poteau gauche de Stekelenburg, qui était tout heureux de voir le ballon lui revenir dans les mains (8).

Un peu sonné par tant de réalisme, les Pays-Bas accusaient le coup, et c'est le stoppeur Holger Badstuber, tout seul sur un coup franc distillé par Özil au deuxième poteau, qui était à deux doigts de doubler la mise, mais sa tête était repoussée par le gardien (37e).

Ce n'était que partie remise, deux minutes plus tard, Gomez, encore servi à une touche de balle par Schweinsteiger, croisait sa frappe dans le petit filet droit des buts néerlandais (2-0, 38e).

Vaine révolte

«Chambreurs», les supporters allemands chantaient déjà des «Aufwiedersehen! Aufwiedersehen! (au revoir) aux spectateurs Oranje soudain bien atones.

A la mi-temps, le sélectionneur néerlandais Bert van Marwijk tentait le tout pour le tout en lançant Huntelaar à la place d'un Affelay transparent, et sacrifiait son sacro-saint deuxième milieu de terrain défensif, Mark van Bommel au profit de Van der Vaart.

Mais à la 52e, les Allemands se montraient encore dangereux, par Mats Hummels, monté de sa défense centrale, mais ses deux tentatives coup sur coup étaient bien repoussées par Stekelenburg.

Les Néerlandais se montraient davantage entreprenants à partir de l'heure de jeu, d'abord par Van Persie dont la frappe sans contrôle, après un centre à ras de terre à l'entrée de la surface obligeait Neuer à une sublime détente sur sa droite.

Sneijder à la 62e puis Robben à la 69e tentaient encore leur chance mais c'est l'attaquant Gunner qui trouvait enfin la faille à la 73e. Il repiquait depuis le côté gauche et frappait du droit au ras du poteau de Neuer trop court (2-1).

Les Allemands semblaient gagnés par la fébrilité et avaient les plus grandes peines du monde à ressortir le ballon proprement.

Après avoir fait entrer Klose à la place de Gomez à la 72e, le sélectionneur allemand Joachim Löw, soudain anxieux, sortait Mesut Özil très éprouvé par sa débauche d'énergie et les 30 degrés qui régnaient dans le stade pour faire entrer Toni Kroos, une option sensiblement plus défensive (80e).

Elle a d'ailleurs payé, puisque les Allemands ne furent plus inquiétés lors de la fin de cette partie disputée dans un très bon esprit, loin des affrontements parfois violent sur et autour du terrain des années 1970-80 entre ces deux grands rivaux historiques.