Joachim Löw et la Fédération allemande de football (DFB) ont pris tout le monde de court en annonçant mardi que le sélectionneur de la Nationalmannschaft avait prolongé son contrat jusqu'au Mondial-2014 au Brésil.

Sept mois après s'être engagé jusqu'en 2012, Löw a déjà paraphé un nouveau contrat, étendant cette fois son bail à la tête de l'équipe d'Allemagne jusqu'à la prochaine Coupe du monde.

«Les négociations ont encore montré qu'il existait entre nous une grande confiance mutuelle. Nous sommes dans les meilleures conditions pour poursuivre à l'avenir le travail entrepris ces dernières années», a indiqué le président de la DFB, Theo Zwanziger.

«Nous croyons en ce groupe de joueurs de qualité et nous estimons que de belles perspectives s'ouvrent à lui», a renchéri Löw qui a lancé dans le grand bain Mesut Özil, Sami Khedira et Thomas Müller.

Le sélectionneur et la DFB voulaient éviter de se retrouver dans l'inconfortable situation de 2010 où Löw avait dirigé ses joueurs en demi-finale du Mondial sud-africain (défaite 1-0 contre l'Espagne) alors que son contrat avait expiré depuis quelques jours.

Les négociations, entamées pourtant en janvier 2010, avaient même failli déboucher sur un divorce: la DFB estimait les revendications salariales de Löw et de son staff exagérées, tandis que Löw s'inquiétait des ambitions de Matthias Sammer, le directeur technique national, avec qui il entretient des relations notoirement difficiles.

Disette

Après plusieurs semaines d'une dispute très publique, les deux parties avaient convenu de repousser à l'après Mondial-2010 la reprise des pourparlers qui ont rapidement débouché sur un accord.

Cette fois, la DFB et Löw ont voulu agir vite, notamment pour faire taire les rumeurs alors que le Bayern Munich est à la recherche d'un successeur à Louis van Gaal qui quittera son poste en juin.

Pour la première fois depuis son entrée en fonction, l'élégant et calme «Jogi», dont la nomination en 2006 avait été accompagnée de moqueries en référence à son CV d'entraîneur sans relief avec des expériences mitigées en Allemagne, Turquie et Autriche, peut travailler sur le long-terme et préparer sereinement deux tournois, l'Euro-2012 et le Mondial-2014.

Mais s'il a rajeuni son effectif et révolutionné le style de jeu de la sélection, qui a enthousiasmé les observateurs l'été dernier, Löw n'est toujours pas parvenu à lui offrir un titre.

L'Allemagne n'a plus remporté de trophée depuis l'Euro-1996, une disette sans précédent dans l'histoire d'une sélection triple championne d'Europe (1972, 1980, 1996) et triple championne du monde (1954, 1974, 1990).

Son avenir assuré, Löw va pouvoir se pencher sur un autre dossier délicat concernant Michael Ballack, son capitaine longtemps blessé et remplaçant au Bayer Leverkusen.

Tout porte à croire que Löw devrait annoncer à sa star vieillissante dans les prochains jours qu'il ne compte plus sur lui. C'est à ce prix selon lui que l'Allemagne retrouvera les sommets en 2012 et/ou 2014.