Le Real Madrid a officialisé vendredi le recrutement comme entraîneur du Portugais José Mourinho, avec lequel il espère détrôner le Barça en Espagne et remporter sa 10e Ligue des champions.

Le club madrilène et l'Inter Milan ont annoncé dans la soirée avoir trouvé un accord sur les modalités de départ du «spécial one», qui sera présenté lundi au stade Santiago Bernabeu.

«L'accord s'est conclu lors d'une rencontre à Milan entre le président de l'Inter, Massimo Moratti, et celui du Real Madrid Florentino Perez», «marquée par les relations d'amitié et de cordialité que maintiennent les deux clubs», selon un communiqué du Real.

«Mou», 47 ans, devrait signer au Real un contrat de quatre ans, avec selon les médias un salaire annuel galactique de près de 10 millions d'euros, digne des stars du club le plus riche du monde.

M. Perez avait annoncé mercredi le limogeage de l'entraîneur chilien du Real Manuel Pellegrini et l'arrivée prochaine de Mourinho, «l'un des meilleurs, sinon le meilleur entraîneur du monde».

Clause de 16 millions d'euros

Mais il avait souligné que l'accord était suspendu «à la situation contractuelle» du Portugais qui était lié avec l'Inter jusqu'en 2012.

Il avait laissé entendre que c'était à l'entraîneur et au club lombard de trouver une solution. Mais le président Moratti est resté ferme: Mourinho ne part pas si sa clause libératoire de 16 millions d'euros n'est pas payée.

Florentino Perez s'est finalement rendu à Milan avec son chéquier. Le Real Madrid n'a pas précisé les conditions financières de son accord avec l'Inter.

Mais Massimo Moratti a assuré «qu'à la fin d'une certaine période, le Real aura honoré en entier le montant de la clause» de 16 millions d'euros.

«C'est un engagement que n'avait pas pris le Real, mais Mourinho. C'est pour cela qu'il y a certainement eu un peu d'embarras, parce que le Real n'était pas au courant» de l'existence de la clause, a-t-il ajouté.

Le départ de Mourinho, qui a apporté cette année à l'Inter un triplé historique (Championnat, Coupe d'Italie, Ligue des champions) n'a pas été facile à vivre pour le club italien.

«L'aventure»

Interrogé sur ce divorce à l'italienne, Moratti a commenté: «Je pense qu'il s'en va plus de l'Italie que de l'Inter (...). Et puis le caractère de Mourinho le pousse à partir pour tenter l'aventure».

Le défi de «Mou»: prouver qu'il peut réussir là où les 250 millions d'euros dépensés l'été dernier par Perez pour recruter Cristiano Ronaldo, Kaka, Karim Benzema ou Xabi Alonso ont échoué.

Mission numéro un: détrôner l'éternel rival catalan, le flamboyant Barça de Messi Xavi et Iniestia, couronné champion pour la deuxième année consécutive, mais que «Mou», en maître tacticien, a mis échec et mat avec l'Inter en demi-finales de la C1.

Et refaire du Real Madrid, qui aime à se décrire comme «le plus grand club du monde», un grand d'Europe, après six années consécutives d'humiliantes éliminations en huitièmes de finale de la Ligue des champions.

«Mou», qui a presque tout gagné avec Porto, Chelsea et l'Inter, en a déjà deux à son actif (2004 avec Porto, 2010 avec l'Inter).

En aidant le Real à décrocher la 10e C1 de son histoire, il remplirait l'objectif personnel qu'il s'est lui-même fixé: devenir le 1er entraîneur à remporter trois Ligues des champions avec trois clubs différents.

Il va d'abord devoir imposer ses méthodes au Real, et séduire un public qui aime le beau jeu avant la victoire, tout son contraire.