Le Barça de Guardiola, irrésistible en 2009, connaît ses heures les plus incertaines: l'Inter l'a déposé au bord du gouffre en Ligue des champions et le Real Madrid lui met une pression folle en Liga.

Comment inverser la tendance en C1 ?

«Pep» Guardiola, qui avait fait en 2009 une entrée fracassante dans le cercle très fermé des maîtres tacticiens, a reçu mardi une leçon du roublard José Mourinho (3-1). Son regard de petit garçon perdu en fin de match en disait long sur son incapacité à répondre au dispositif mis en place par le technicien portugais, coupant la route à Xavi et brisant l'élan de Messi. Indéniablement, «Karpov» Mourinho a mis «Kasparov» Guardiola en échec. Ce dernier n'est pas encore mat mais il va devoir se creuser la tête pour trouver la parade au match retour, dans à peine une semaine au Camp Nou. «Ce n'est pas l'idéal de perdre par plus d'un but mais on peut renverser la situation au retour, évidemment», assurait Guardiola après la défaite du tenant du titre à Milan. Il devra pour cela faire sans son capitaine et défenseur Carles Puyol, qui sera suspendu, sans le percutant Andrés Iniesta, toujours blessé, et avec des attaquants sur lesquels il ne compte visiblement pas lors des grands rendez-vous: Thierry Henry et Bojan Krkic, restés sur le banc à 3-1 et qui ont vu comment le défenseur Piqué se retrouvait N.9 en fin de match... Dernier point: Guardiola devra remettre dans le coup son latéral droit Daniel Alves, exclu en Championnat samedi et coupable d'une énorme erreur de marquage sur le premier but de l'Inter. Au Camp Nou, il faudra marquer deux fois, sans prendre de but (le Barça l'a déjà fait contre l'Inter en phase de groupes). Messi, auteur d'un triplé contre Stuttgart (4-0) en 8e puis d'un quadruplé devant Arsenal (4-1) sera encore attendu comme le sauveur.

Comment résister au retour du Real Madrid en Liga ?

La lourde défaite contre l'Inter, la première de l'ère Guardiola par plus d'un but d'écart, pourrait laisser des traces dans les têtes plus que dans les jambes des Catalans, qui se sont déjà rendus compte que le Real, revenu dans la course, ne lâcherait probablement rien d'ici la fin de la Liga le 16 mai. «Je ne suis pas inquiet après un nul (O-O face à l'Espanyol samedi) et cette défaite. On a gagné beaucoup de points auparavant en championnat, plus que n'importe quelle équipe italienne», assurait toutefois l'entraîneur des champions d'Espagne en titre. Mais le Barça, qui n'a plus qu'un petit point d'avance sur le Real (en plus d'une meilleure différence particulière en cas d'égalité), a encore deux déplacements difficiles, à Villarreal (6e) et à Séville (5e), contre seulement un pour le Real, à Majorque (4e). Surtout, le Real peut jouer l'esprit complètement libre car il n'a plus que le championnat, alors que le Barça doit encore jouer sur deux tableaux. Avec ce que cela implique comme débauche d'énergie, colossale mardi face à l'Inter et sans doute équivalente au match retour.