Messi avait fini 2009 la tête basse, fatigué par une saison pléthorique et touché par les vives critiques d'Argentine, mais revenu de vacances un peu plus tard que les autres, il a démarré 2010 en trombe, marquant comme jamais.

Samedi, Messi est encore entré un peu plus dans l'histoire du Barça, devenant, à 22 ans, le plus jeune joueur à atteindre la barre des 100 buts.

Après son doublé contre Séville (victoire 4-0), une journée après son triplé à Tenerife (5-0), le véloce argentin a au total marqué 101 buts en compétition officielle depuis ses débuts en équipe première avec le Barça, en 2004-05: 68 buts en Liga, 19 en Ligue des champions, 10 en Coupe du Roi, deux en Supercoupe d'Espagne et deux au Mondial des clubs.

Messi, meilleur buteur de la Ligue des champions 2008-2009 (9 buts), est plus que jamais dans la course pour le titre de «pichichi» en Espagne. Il a déjà inscrit 14 buts en 15 matches de Championnat disputés. Un rythme effréné qu'il n'avait jamais atteint.

Epoustouflant en 2009, le Ballon d'Or et joueur Fifa de l'année, semble avoir encore progressé, gonflé de confiance par les distinctions personnelles et les formidables résultats de l'équipe catalane.

Son entraîneur, «Pep» Guardiola, hallucine: «C'est énorme à son âge» d'avoir marqué autant de buts. «Je le félicite et je lui souhaite de continuer avec la même ambition et la même humilité».

Plus mordant

Le joueur justement reste fidèle à sa ligne de conduite. «Comme pour toutes les choses qui se sont passées, je n'accorde pas trop d'importance à ce qui m'arrive en ce moment, ou je ne m'en rends pas compte», confiait-il dimanche sur la chaîne du club, Barça TV. «Je vis ça tranquillement, normalement, motivé pour faire encore plus».

Effacé, tranquille, il n'en faut toutefois pas beaucoup à la «Puce» Messi pour s'exciter. Durement critiqué pour ses prestations ternes en équipe d'Argentine, Messi s'est récemment insurgé contre ceux qui doutent de son attachement au maillot argentin.

«Ca m'énerve qu'ils disent que je ne +sente+ pas l'Albiceleste (l'équipe d'Argentine). Rien ne me fait plus +chier+ que ça, qu'ils disent que je ne suis pas Argentin», a-t-il affirmé.

«Je pense en Argentin, je vis en Catalogne mais je me sens Argentin. Ca m'est égal qu'ils m'appellent +le Catalan+ mais ça m'énerve qu'ils pensent que je ne suis pas Argentin», a-t-il martelé.

Avec l'âge, l'expérience et les succès, le cuir de Messi se fait plus dur. Son discours se fait plus mordant aussi. Notamment quand on évoque les performances de l'équipe, éliminée cette semaine de la Coupe du Roi par Séville.

«Nous n'avons rien à prouver, à personne. Nous avons le même état d'esprit que la saison dernière, nous voulons continuer à gagner et je crois que nous l'avons prouvé».

Avec cinq points d'avance sur le Real Madrid et le titre symbolique de champion d'hiver, le Barça et Messi ont en effet montré être toujours les maîtres en Liga.