Un doublé de l'attaquant Didier Drogba a offert dimanche au leader Chelsea une victoire (2-0) sur Arsenal, désormais pratiquement exclu de la course au titre de champion d'Angleterre au terme de cette 25e journée.

L'équipe du nord de Londres compte neuf points de retard sur les Blues, sept sur Manchester United, alors qu'il ne reste que treize journées.

Pourtant, les «Gunners» n'ont pas baissé les bras comme la semaine précédente contre Manchester United (1-3). Ils ont même largement dominé, monopolisé le ballon pendant de longues périodes, pratiqué le jeu plaisant, marque de fabrique d'Arsène Wenger.

Mais il y a deux choses dont ils ne disposent pas: une défense aussi solide que Chelsea et un attaquant de la classe de Drogba qui n'a eu que trois occasions (les seules de son équipe), pour deux buts (8, 23) et un coup franc sur la barre (84).

Après ce revers «difficile à avaler», Wenger reconnaissait du bout des lèvres que l'Ivoirien avait «certainement» fait la différence. Mais s'il s'en était pris à la faillite de ses joueurs après la déroute contre United, ceux-ci pourraient à bon droit mettre cette fois la responsabilité devant sa porte. 12 en 12 pour Drogba

Malgré la grave blessure de Robin Van Persie et la méforme de Nicklas Bendtner, Wenger s'est une nouvelle fois refusé à recruter un attaquant en janvier, au grand dam de ses supporteurs.

En position offensive, il avait titularisé trois joueurs de talent, mais qui ne sont pas des attaquants purs, Andreï Arshavin, Samir Nasri et Cesc Fabregas. Le premier a perdu son duel avec Petr Cech pour égaliser (17e minute), le second a tergiversé sur une balle de 2 à 1 (60e), le troisième a vu le gardien tchèque repousser son coup franc vicieux (69e).

À quoi a pensé Wenger quand il a vu Drogba ouvrir le score au second poteau sur un corner détourné de la tête par John Terry (8e) puis conclure superbement du pied gauche un contre mené par Frank Lampard (84e)?

Peut-être a-t-il réfléchi au fait que Drogba, auteur d'un doublé à l'aller, en est à douze buts en douze matches contre les «Gunners». Ou encore qu'adolescent, il était supporteur d'Arsenal qu'il aurait sans doute préféré rejoindre à son arrivée en Premier League en 2004. Mais Wenger avait aussi laissé passer la chance de recruter Fernando Torres il y a quelques années...

Cette défaite d'Arsenal est la quatrième en quatre rencontres face à ses deux rivaux pour le titre. Ils y auront encaissé dix buts pour deux marqués. Difficile dans ces conditions d'espérer mieux qu'une troisième place en fin de saison.