Louis van Gaal va peut-être décrocher dès sa première saison ce qu'Udo Lattek, Ottmar Hitzfeld ou Felix Magath n'ont jamais pu offrir au Bayern Munich, à savoir les trois trophées majeurs: Ligue des champions, Coupe et championnat d'Allemagne.

Van Gaal ne doute de rien: «Une finale contre le FC Barcelone serait sympa. Sur dix matches contre le Barça, on perdrait peut-être neuf fois, mais tant qu'on gagne un match», a expliqué le technicien néerlandais, en référence à la Ligue des champions, où le Bayern doit d'abord écarter de sa route Lyon en demi-finale.

Mais Van Gaal n'a en fait jamais douté. Même quand son équipe accusait cet automne huit points de retard sur le Bayer Leverkusen, son adversaire lors de la 30e journée du Championnat d'Allemagne samedi; même quand ses joueurs ont subi la loi de Bordeaux deux fois en Ligue des champions; même quand ils devaient absolument s'imposer sur le terrain de la Juventus Turin ou qu'ils se sont retrouvés menés 3-0 mercredi soir à Old Trafford.

«C'est le trait de caractère de cette équipe et de son entraîneur», analyse Uli Hoeness, le président du conseil de surveillance du Bayern.

«Ils ne perdent jamais foi, ils sont toujours persuadés qu'ils peuvent se relancer», savoure-t-il.

En neuf mois, Van Gaal, 57 ans, a transformé le club le plus titré du football allemand en redoutable machine, non pas à gagner, mais à renverser les situations les plus compromises.

Vouvoiement

L'ancien entraîneur de l'Ajax Amsterdam et du FC Barcelone a imprimé sa marque à son équipe: «Nous ne sommes pas encore une équipe du top niveau européen, mais sur un match, nous pouvons battre n'importe qui», assurait-il avant le quart de finale aller de Ligue des champions contre Manchester United (2-1).

Et encore, se lamentait-il, il a dû longtemps composer avec les absences sur blessure de Franck Ribéry, un joueur qu'il doit «encore intégrer dans (son) dispositif de jeu».

L'autoritaire Van Gaal, que ses propres enfants vouvoient, ne fait pas de différence entre ses stars et les espoirs issus du centre de formation à qui il a donné leur chance comme Thomas Müller, Holger Badstuber et David Alaba.

«Un joueur ne joue que s'il est à 100%, c'est aussi simple que cela», rappelle-t-il. L'Italien Luca Toni ne goûtait pas de devoir jouer avec l'équipe réserve pour retrouver le rythme de la compétition ? Le champion du monde 2006 a fait ses bagages en janvier et a été prêté à l'AS Rome.

Avant les cinq derniers matches de Bundesliga de la saison d'ici au 8 mai, le Bayern ne compte qu'un petit point d'avance sur Schalke 04 et n'a plus le droit à la moindre erreur.

«Le Championnat est notre priorité, c'est la compétition que mes dirigeants m'ont demandé de remporter», a rappelé Van Gaal qui pourrait devenir le premier entraîneur néerlandais à remporter le titre de champion, le 22e de l'histoire du Bayern.