Mais qu'arrive-t-il à Franck Ribéry? Absent de l'entraînement, silencieux depuis plusieurs semaines, le Français du Bayern Munich devrait rater la reprise du championnat allemand, après un rocambolesque feuilleton d'été autour de son éventuel transfert au Real Madrid.

Depuis le 12 juillet, le milieu offensif de 26 ans ne s'est plus entraîné avec le groupe bavarois. Plutôt bavard à l'accoutumée, il fuit tout ce qui ressemble de près ou de loin à un micro depuis le début du mois.

Le Boulonnais, qui a essuyé de terribles critiques ces dernières semaines, se terre et se tait, alors que la perspective de son départ pour le nouveau Real Madrid de Florentino Perez s'est grandement éloignée.

Comble de mauvaise nouvelle, le nouvel entraîneur munichois, l'intransigeant Louis van Gaal a annoncé que son joueur ne devrait pas participer au premier match de la saison, le 8 août, face à Hoffenheim.

La «diva bavaroise», comme la presse allemande le surnomme désormais, souffre d'une tendinite du genou gauche. Il pourra disputer «au maximum 20 minutes» de la rencontre qui marquera le coup d'envoi de la saison 2009/10, selon le technicien néerlandais.

Sa sélection pour la Coupe Audi, un tournoi amical au cours duquel les Bavarois vont affronter de grosses écuries (AC Milan, Manchester United, Boca Juniors) mercredi et jeudi, est exclue. Tout comme sa participation dimanche au premier tour de la Coupe d'Allemagne face à Neckarelz.

«Francky», qui avait fait sensation début juillet en affirmant vouloir quitter Munich, n'a disputé aucun des matches amicaux de pré-saison et s'est entraîné à part durant tout le stage de préparation de l'équipe en Forêt Noire.

Dans ces conditions, sera-t-il du déplacement avec les Bleus aux Iles Féroé le 12 août? Raymond Domenech aurait pourtant bien besoin de lui, pas tant pour ce match, mais pour préparer ceux qui vont suivre en éliminatoires pour la Coupe du Monde 2010, contre la Roumanie et la Serbie en septembre.

«Nein» du Bayern

Au-delà de la blessure physique, le «dossier Ribéry» laisse une impression désagréable de déception et d'orgueil blessé. Car la discrétion actuelle de «Kaiser Franck» n'est sans doute pas étrangère aux déclarations les plus folles qui ont entretenu un feuilleton digne des meilleurs scénari d'Hollywood, alimenté par les agents du joueur et Zinédine Zidane qui voulait faire venir son ami à Madrid.

Partira, partira pas? Depuis des mois, le Tricolore, arrivé au Bayern en 2007 pour quelque 25 millions d'euros, est annoncé en l'Espagne: d'abord au Barça puis avec plus d'insistance au Real. Et ce malgré le «nein» catégorique des dirigeants du club à toute offre d'achat.

Comme si cela ne suffisait pas, le «pape» du football allemand, Franz Beckenbauer, a jeté de l'huile sur le feu le week-end dernier. Extrait: «Ribéry n'est venu au Bayern que pour se faire un nom. C'est un Français, et Munich, il s'en fiche».

La réponse n'a pas tardé. Dans un communiqué publié exceptionnellement en allemand et en français, la direction du Bayern a défendu bec et ongle son joueur. «Le Bayern Munich n'a jamais eu et n'a pas actuellement l'impression que Franck Ribéry se servirait du Bayern pour faire avancer sa carrière», ont notamment souligné le président, Karl-Heinz Rummenigge et le manageur général, Uli Hoeness.

Alors pourquoi tant de haine? Les Allemands ont très peu apprécié que celui qu'ils ont porté aux nues durant deux saisons ait des envies de départ alors que son contrat n'expire qu'en 2011.

Pour tenter de calmer le jeu, Franck Ribéry a bien tenté de faire croire qu'il avait été mal compris et qu'il ne voulait pas «absolument» quitter le Bayern. Mais il n'a convaincu personne. Depuis, il se tait.