Le capitaine de l'équipe d'Allemagne, Michael Ballack, menacé d'être exclu de la sélection, a présenté dans un communiqué ses excuses à l'entraîneur national Joachim Löw après avoir vivement critiqué ses méthodes et fait naître un grave conflit au sein de la Nationalmannschaft.

«Je vais m'entretenir avec Joachim Löw dès que mon état de santé me le permettra et je m'excuserai auprès de lui pour mon comportement», a indiqué le milieu de Chelsea (1re div. anglaise) en convalescence après une opération aux deux pieds.Les deux hommes ont convenu lors d'un entretien téléphonique samedi midi de se retrouver en Allemagne pour une entrevue en tête à tête lorsque le joueur sera rétabli, a-t-il précisé dans un communiqué diffusé samedi soir.

De son côté, Löw a indiqué qu'il attendait son entretien avec le joueur pour prendre une décision.

«J'ai pris acte de la déclaration de Michael Ballack. Ce qui est plus important, c'est l'entretien personnel. Ensuite il y aura une prise de position définitive de ma part», a-t-il affirmé dimanche sur le site internet de la Fédération allemande de football (DFB).

«Je dois malheureusement avouer que c'était une erreur de choisir cette voie», a ajouté Ballack à propos des critiques qu'il a exprimées dans la presse concernant Löw.

Le capitaine aux 89 sélections avait accusé l'entraîneur de manquer de «respect et de loyauté» envers ses joueurs. Outre la virulence des propos, le monde du ballon rond s'était offusqué que Ballack exprime ses critiques en public et non pas comme il se doit en interne.

Löw avait à la suite de ces propos menacé de l'exclure de l'équipe ou de lui retirer son brassard de capitaine mais indiqué qu'il voulait avant s'entretenir avec le joueur de 32 ans.

Or le club de Chelsea avait annoncé vendredi soir qu'il ne laisserait pas Ballack se rendre en Allemagne «pour des raisons de santé».

Ce «coup de gueule» a suscité de nombreuses réactions en Allemagne. Franz Beckenbauer s'est montré peu favorable à une éventuelle éviction: «Ballack reste le meilleur joueur que nous ayons actuellement, le seul de classe mondiale», a-t-il estimé vendredi. «Ces dernières années, il est devenu un vrai capitaine. En tant qu'entraîneur, on ne peut pas se passer d'une telle personnalité.»

Les coéquipiers de Ballack se sont quant à eux montrés plutôt discrets, à l'exception du défenseur Philipp Lahm. Quand il y a un problème, «on doit en parler en interne. L'entraîneur sélectionne les joueurs. Aucun joueur ne doit s'exprimer là-dessus en public», a assuré celui qui passe pour être un «sage» au sein de la Nationalmannschaft.

L'ancien sélectionneur national et actuel entraîneur du Bayern Munich, Jürgen Klinsmann, a souligné de son côté que la situation était «tout à fait simple». «Michael doit s'excuser pour ses déclarations auprès de l'entraîneur et de ses coéquipiers», a-t-il assuré.