L'Impact n'a peut-être pas souvent eu de débuts de saison éclatants depuis son arrivée en MLS en 2012, mais n'empêche que la situation commence à être inquiétante pour la formation montréalaise.

Le président de l'équipe Joey Saputo avait raconté lors de son bilan de fin de saison l'automne dernier qu'il avait commencé à s'inquiéter de l'état de son équipe tard en avril, quand elle présentait un dossier de 1-3-4. Sous les ordres de Mauro Biello, le Bleu-blanc-noir avait temporairement redressé la barre avant un autre effondrement au coeur de l'été, puis une fin de campagne désastreuse qui a mené au départ de l'entraîneur.

Après 11 rencontres la saison dernière, l'Impact présentait un dossier de 3-4-4 et avait 13 points au compteur. Malgré l'arrivée de Rémi Garde et de nombreux changements au sein du personnel de joueurs, voilà que la formation montréalaise présente une fiche de 3-8-0 pour un total de neuf points - son deuxième plus petit total à ce point-ci de la saison dans son histoire en MLS.

Selon ce qu'a rapporté le réseau TVA Sports, Saputo se serait rendu dans le vestiaire après la défaite de 2-0 contre l'Union de Philadelphie samedi pour dire à ses joueurs que leur performance avait été «inacceptable» et «embarrassante».

«Ce qui m'inquiète, c'est de ne pas avoir suffisamment de joueurs à ma disposition, a pour sa part affirmé Garde. Nous en avons perdu deux autres cette semaine sur des blessures. Ça fait beaucoup. Nous avons un groupe décimé.»

«C'est une période difficile, mais nous devons nous relever la tête, regarder devant et se remettre en question individuellement.»

Le milieu de terrain Jeisson Vargas et le défenseur Victor Cabrera sont les deux derniers membres de l'Impact à avoir pris la direction de l'infirmerie. Les défenseurs Rudy Camacho, Zakaria Diallo et Kyle Fisher, ainsi que le milieu de terrain Marco Donadel sont les autres joueurs présentement sur la touche. Les défenseurs Rod Fanni et Michael Petrasso, tout comme l'attaquant Anthony Jackson-Hamel, ont aussi raté quelques matchs depuis le début de la campagne en raison de blessures.

Si les absents sont nombreux sur la ligne arrière et les adversaires en ont profité à quelques reprises, voilà que c'est au tour de l'attaque d'être portée disparue. Après avoir brillé dans une victoire de 4-2 contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, l'Impact a été blanchi par le Fire de Chicago, 1-0, et l'Union.

Depuis le début de la saison, tout tourne autour d'Ignacio Piatti offensivement chez l'Impact. L'Argentin âgé de 33 ans a participé à 11 des 14 buts du Bleu-blanc-noir grâce à cinq buts et six aides. Et il est 8-en-8 lors des quatre rencontres disputées en sol montréalais grâce à quatre buts et quatre aides.

«C'est vrai que quand (Piatti) est bien, il est tellement influent sur l'équipe, nous n'allons pas lui demander d'être moins influent, a mentionné Garde. Peut-être qu'inconsciemment, les joueurs autour se reposent sur lui.»

«Il y a d'autres joueurs qui peuvent faire la différence, et je ne vise personne en particulier. Attaquer, nous devons le faire tous ensemble, comme nous devons défendre ensemble.»

Raheem Edwards et Jackson-Hamel ont profité de mises en scène de Piatti pour inscrire respectivement un et deux buts cette saison. Edwards a aussi marqué sur un centre de Daniel Lovitz en mars. Tout en admettant l'importance de Piatti au sein de l'équipe, ils savent qu'ils doivent mieux épauler leur coéquipier étoile.

«Absolument, sinon nous ne gagnerons pas, a répondu Edwards quand il a été questionné sur l'importance d'appuyer Piatti. Nous devons lever notre jeu d'un cran - moi et le reste de l'équipe.»

Saputo n'a jamais été particulièrement patient, lui qui a fait de Garde le cinquième entraîneur de l'équipe en sept saisons. Cependant, si l'arrivée d'un nouveau personnel d'entraîneurs et d'une dizaine de joueurs par le biais d'échanges ou du recrutement international n'a pas corrigé certaines des lacunes récurrentes de l'Impact, comme les buts concédés sur phases arrêtées ou en fin de rencontre, le président devra peut-être décider si ce n'est pas plutôt au niveau de l'évaluation des joueurs qu'il y a une défaillance.

Camacho, Alejandro Silva et Saphir Taïder n'ont peut-être pas encore eu suffisamment de temps pour s'adapter à la MLS et démontrer pleinement leurs qualités. Toutefois, il est difficile de passer sous silence les nombreux échecs au niveau du recrutement au cours des dernières saisons - notamment Adrian Arregui, Deian Boldor, Lucas Ontivero, Johan Venegas et Hernan Bernardello, deux fois plutôt qu'une.