Rémi Garde le dit lui-même, l'un de ses mandats à son arrivée chez l'Impact était de colmater les fuites en défensive de la formation montréalaise.

L'Impact avait conclu la campagne 2017 à égalité au 16e rang sur 22 équipes au chapitre des buts accordés avec 58 et avait réussi seulement cinq jeux blancs en 34 rencontres. Ce printemps, le Bleu-blanc-noir a concédé seulement cinq buts en quatre sorties et il vient d'inscrire deux blanchissages consécutifs.

«On n'a rien sans rien, a rappelé Garde, mercredi. On a travaillé et mis l'accent là-dessus. On a assez bien fait lors du camp. Oui, on a mis l'emphase sur ce problème, qui avait été constaté lors de la saison précédente.

«Il y a satisfaction à l'instant où on se parle, mais dans le foot, il y a une remise en question permanente. Il ne faut pas penser que maintenant, parce qu'on rentre dans tel système, qu'on a un blanchissage qui nous attend. Il faut faire les efforts, et continuer à les faire.»

L'Impact a commencé la campagne avec un effectif bien mince en défensive centrale. Les départs de Laurent Ciman, Hassoun Camara et Wandrille Lefèvre, conjugués aux blessures à Kyle Fisher et Zakaria Diallo, signifiaient que Victor Cabrera était le seul défenseur central d'expérience disponible pour Garde.

Le défenseur latéral Jukka Raitala, acquis du LAFC, a dépanné pendant les deux premiers matchs, des revers de 2-1 à Vancouver et de 3-2 à Columbus, puis le Français Rod Fanni est arrivé. Depuis, l'Impact n'a rien donné à ses adversaires en plus de 180 minutes sur le terrain dans un schéma à trois défenseurs centraux.

«Il est calme sur le terrain parce qu'il est un joueur d'expérience et rien ne le dérange, a dit le gardien Evan Bush au sujet du vétéran âgé de 36 ans. Je l'avais dit après le match contre Toronto, mais il est plus rapide et agile que ce à quoi je m'attendais. C'est peut-être injuste, mais quand vous voyez un joueur de son âge arriver, vous vous attendez à certaines choses. J'ai donc été agréablement surpris à ce niveau.»

Fanni se retrouve au centre de Cabrera et Raitala. Embauché il y a deux semaines, Rudy Camacho pourrait obtenir bientôt une chance de se faire valoir. Et la rééducation de Fisher progresse plus rapidement qu'anticipé, même si Garde a noté qu'on parle encore de mois et non de semaines avant son retour.

«Rudy arrive et nous venons d'inscrire deux jeux blancs. C'est donc peut-être plus difficile de faire un changement, a noté Bush. Mais ça génère de la compétition à l'interne et ça permet à tous d'être prêts quand ils sauteront sur le terrain.»

Le calme de Fanni semble aussi contagieux, alors que Bush paraît moins agité devant son filet. Et alors que l'Impact avait tendance à encaisser des buts tard dans les matchs la saison dernière, voilà qu'il vient de gagner 1-0 contre le Toronto FC et les Sounders de Seattle, les deux équipes finalistes de la MLS en 2016 et 2017.

«Défensivement, nous réussissons à limiter les occasions de marquer et je suis à l'aise pour stopper les occasions que nous concédons, a mentionné Bush. Joël (Bats, l'entraîneur des gardiens) a certainement son mot à dire, alors que je me sens plus léger et rapide sur mes pieds. C'est aussi grâce au travail en gymnase avec Robert (Duverne, le préparateur physique) et à la philosophie du nouveau personnel.

«Je pense que l'accent est placé sur les situations de match, même en gymnase. Nous ne faisons pas tous notre petite affaire en levant des poids sans penser au soccer. Tout est fait en fonction des matchs et ça se voit sur le terrain. Les gars se sentent bien, ils sont confiants et nous pouvons pousser pendant 90 minutes.»

Bats est le quatrième entraîneur des gardiens à passer chez l'Impact depuis son arrivée en MLS en 2012. Bush a précédemment reçu les conseils de l'Américain Preston Burpo (2012), du Marocain Youssef Dahha (2013 à 2016) et de l'Anglais Jack Stern (2017).

«Avec Joël, je suis plus actif dans la surface de réparation, a expliqué Bush. On travaille sur mon jeu de pieds pour que je sois plus rapide dans mes déplacements. (...) Ça ne veut pas dire que ce qui m'était enseigné avant n'était pas bon, c'est simplement une méthodologie différente. Les exercices pour les gardiens sont très spécifiques aux différentes cultures.

«En Angleterre, ce sont souvent de très grands gardiens qui vont étirer leur corps pour bloquer les tirs. Au Mexique et en Amérique du Sud, les gardiens se fient à leur instinct et sont spectaculaires. Ils s'entraînent en sautant par-dessus des poubelles ou en évitant des dards lancés vers eux, des choses un peu folles comme ça», a rajouté Bush en rigolant un peu.

Peu importe la manière, le travail des derniers mois semble avoir porté fruit.