Il y avait de la belle visite à l'entraînement de l'Impact, vendredi matin. À deux jours du dernier match de Patrice Bernier en carrière, plusieurs membres de sa famille avaient pris le chemin du Centre Nutrilait. Dans le lot, ses deux filles Sofia Jade et Mia Victoria ont longtemps tapé dans le ballon sur les lignes de touche. En fin de séance, la cadette s'est livrée à quelques grimaces après avoir interpellé son père.

«La première [Sofia Jade] a une longueur d'avance et elle fait du futsal. Elle en est avance athlétiquement, mais la deuxième n'est pas mauvaise aussi. On verra dans quelques années. Il y aura probablement le plus jeune [Thiago] qui va vouloir rattraper ses soeurs», a raconté le capitaine montréalais.

C'est un joueur serein qui s'est présenté devant les médias au terme de son antépénultième entraînement. Malgré les nombreuses entrevues, les hommages et les évènements en tout genre, le milieu de terrain est encore dans une certaine routine d'avant-match. Les papillons dans l'estomac ne devraient pas survenir avant le jour J. 

«Il y a eu les entraînements, puis j'ai enchaîné beaucoup de choses à la fois dans les dernières semaines. Je n'ai pas le temps de penser [au fait que ce soit son dernier match]. C'est bien, ça fait que la semaine passe bien et se déroule aussi vite que ma carrière. C'est comme si, hier, j'avais 20 ans et que je jouais à Claude-Robillard.»

«Dans la saison, j'ai peut-être douté parce que ça allait bien, mais c'est rare que je revienne sur une décision. Je sais pourquoi je prends cette décision, je suis content et je suis serein, a-t-il ajouté. Le club avance et il y a quelque chose d'autre qui attend. Je ne pars dans le néant quand même.»

Dimanche contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, une centaine de proches prendront place dans un stade Saputo qui n'est pas encore à guichets fermés. Ses parents, Gladys et Jean, seront aux premières loges puisqu'ils seront chargés de faire sonner la cloche en cas de but montréalais. Pour son dernier match, Bernier ne serait pas contre le fait de marquer un 15e but en saison régulière. On l'imagine frapper les coups-francs ou un penalty si l'occasion se présentait. Une chose est certaine, ses coéquipiers vont tout faire pour le mettre en valeur.

«Je ne suis pas content qu'il arrête sa carrière, mais c'est comme ça. La vie continue et je lui dis merci, a lancé Nacho Piatti. Il s'entraîne tous les jours et, physiquement, je trouve qu'il pourrait jouer encore une année, mais on doit respecter sa décision. Maintenant, on va jouer pour lui, dimanche. Il le mérite.»