Le défenseur du FC Barcelone Gerard Piqué a éclaté en sanglots dimanche après le match disputé à huis clos contre Las Palmas (3-0), expliquant avoir vécu la «pire expérience» de sa carrière après une journée de chaos en Catalogne autour du référendum d'autodétermination.

«Cela a été un match très difficile. Cela a été la pire expérience comme professionnel que j'ai connue de toute ma vie», a déclaré Piqué en zone mixte après la rencontre.

Ce match de la 7e journée du Championnat d'Espagne a été joué devant des tribunes vides sur décision du Barça pour protester contre les heurts entre policiers et partisans du référendum, qui ont fait plus de 90 blessés.

Le défenseur (30 ans) a expliqué que les joueurs ont décidé de jouer la rencontre après que leur direction a essayé en vain d'obtenir le report du match.

«Quand on vote, on peut voter oui, non, ou blanc, mais on vote», a lancé Piqué, qui avait déposé son bulletin dans l'urne en matinée.

«Dans ce pays, pendant de nombreuses années, on a vécu sous le franquisme (dictature entre 1939 et 1975), les gens ne pouvaient pas voter et c'est un droit que nous devons défendre», a poursuivi Piqué. «Je suis Catalan, je me sens Catalan et c'est pour ça qu'aujourd'hui plus que jamais, je me sens fier des gens de Catalogne.»

L'international espagnol (91 sélections), champion du monde (2010) et d'Europe (2012) avec la «Roja», a réaffirmé au passage que sa position en faveur du «droit à décider» de la Catalogne était compatible avec le fait de porter le maillot de l'Espagne.

«Je crois que je peux continuer à aller en sélection parce qu'il y a beaucoup de gens en Espagne qui sont en total désaccord avec les faits qui se sont produits aujourd'hui en Catalogne et qui croient vraiment en la démocratie», a asséné Piqué.

Le défenseur, qui doit prendre sa retraite internationale l'été prochain après le Mondial-2018, a néanmoins assuré qu'il n'hésiterait pas à écourter son bail avec la «Roja».

«Si le sélectionneur (Julen Lopetegui) ou toute autre personne de la Fédération pensent que je suis un problème ou que je gêne, je n'aurai pas de problème à faire un pas de côté et à quitter la sélection avant 2018», a-t-il fait valoir.