«Je voulais un plus grand défi»: la superstar brésilienne Neymar a débarqué vendredi dans la capitale pour épouser - déjà - le slogan de son nouveau club, le Paris Saint-Germain, qui ne cesse de «rêver plus grand» depuis son rachat par les Qataris.

Il est là! L'attaquant brésilien de 25 ans, costume cravate de marque et casquette siglée Neymar Jr à Paris, a fait irruption vers 13h40 dans la salle de presse du Parc des Princes, sous le crépitement incessant des flashes des photographes: «Très très heureux», ont été les premiers mots du capitaine de la Seleçao, détendu et à l'aise au long de la conférence de presse.

Neymar, habitué aux honneurs depuis ses 18 ans, n'est pas devenu pour rien le joueur le plus cher de l'histoire, arraché à Barcelone contre les 222 millions d'euros (333 millions $ CAN) de sa clause libératoire.

Au lendemain de l'officialisation de sa signature pour cinq ans au PSG, Neymar a donc quitté la Catalogne pour rejoindre la Ville Lumière.

De son départ de son domicile catalan peu avant 8h45 locales pour l'aéroport de Barcelone, à son arrivée via un jet privé au Bourget, peu avant 11h, le changement de vie du Brésilien a été suivi à la trace par le monde entier.

Accueillie sur le tarmac par Maxwell, compatriote et directeur sportif adjoint, la nouvelle star du PSG a rallié le Parc des Princes en convoi, via un crochet et un stop de près d'une heure à l'hôpital américain de Neuilly.

Avant donc de livrer ses premiers mots.

«Je veux quelque chose de plus grand, je veux un plus grand défi», a précisé le Brésilien, arrivé à Paris «pour l'ambition de ce club, très semblable à la mienne».

«Cela a été l'une des décisions les plus difficiles de ma vie», a-t-il ajouté.

«J'étais très bien à Barcelone, dans la ville, dans le club, cela a été un moment avec beaucoup de tensions, de pensées sur ce que je devais faire de ma vie. Je laisse beaucoup d'amis derrière mais le soccer c'est cela, notre vie va très vite», a-t-il expliqué.

Samedi, il sera présenté au public du Parc des Princes, à partir de 15h45, avant la reprise de la saison en Championnat de France, avec un match face au promu Amiens.

Neymar a pu mesurer sa popularité avec un bain de foule de trois minutes à la sortie du Parc, avec fumigènes et cris hystériques au programme.

Le Brésilien, qui n'a plus joué au soccer depuis samedi dernier et un «clasico» amical contre le Real Madrid (3-2) à Miami, et a plutôt enchaîné les vols longues distances, souhaite y faire ses premiers dribles.

«Oui, je suis prêt à commencer, si je peux demain», a-t-il lancé.

La Ligue avait assuré de son côté jeudi qu'elle mettait ses «services juridiques» à la disposition du club «pour que le contrat de Neymar soit homologué dans les meilleurs délais»...

«Démesure»

Et quel contrat! Avec 30 millions d'euros de salaire net annuel selon les estimations, Neymar devient le deuxième joueur le mieux rétribué au monde, derrière les 38 millions d'euros de Carlos Tevez en Chine, mais désormais devant les deux monstres sacrés Lionel Messi (25 millions d'euros au Barça) et Cristiano Ronaldo (23,6 millions d'euros au Real Madrid).

En versant la somme de 222 millions d'euros correspondant à la clause de cession du joueur, le PSG a déboursé plus du double du précédent montant record, le transfert de Paul Pogba de la Juventus Turin à Manchester United il y a un an pour 105 millions d'euros (hors bonus).

Le 3e du Ballon d'Or 2015 derrière les intouchables Messi et CR7, considéré depuis quelques années comme un joueur du top 5 mondial, vient offrir par son aura une exposition sans précédent au Championnat de France en général et au PSG en particulier, notamment sur les marchés asiatiques et latino-américains.

«Neymar a une valeur sportive, mais il a aussi une valeur marketing, une valeur médiatique et une valeur économique. Il va contribuer à remplir les stades de Ligue 1 et à faire monter les audiences», a ainsi souligné le directeur général exécutif de la Ligue (LFP), Didier Quillot, vendredi matin sur Europe 1.

Son maillot s'arrache déjà

Le président du club, Nasser Al-Khelaïfi, a en tout cas réussi un énorme coup, après une saison qui a vu son équipe brutalement tomber de son piédestal, et lui-même risquer d'être sur la sellette: Monaco a brisé sa série de quatre titres de champion consécutif, et le PSG s'est fait éliminer dès les huitièmes de finale de Ligue des champions par le FC Barcelone et sa fameuse «remontada» (4-0, 1-6), dont l'acteur majeur avait été... Neymar.

Le club de la capitale avait déjà tenté de l'attirer il y a un an, mais ce dernier avait finalement préféré prolonger au Barça jusqu'en 2021.

La ferveur n'a pas tardé à s'emparer de Paris, autour de la boutique du club sur les Champs-Élysées, où des centaines de fans piétinaient dans l'attente de leur Graal: des maillots floqués du numéro 10 et au nom de Neymar Jr.

«On est venu de l'Eure exprès pour chercher le maillot. On a décidé ça hier soir à une heure du matin», a raconté en riant à l'AFP Nicolas Viger, 34 ans, supporter du PSG depuis 1987.

«La petite, elle a aussi son maillot», a-t-il poursuivi en désignant sa nièce adolescente, tous deux arborant leur maillot jaune aux écritures noires acheté à 100 euros pièce.