«Pas mal, oui.» En guise de réponse, trois petits mots suffisent à Anthony Jackson-Hamel pour indiquer qu'il connaît les meilleurs moments de sa jeune carrière en MLS.

Habitué des réponses courtes, le jeune attaquant de l'Impact ne manque cependant pas de confiance en lui. «Il y en aura d'autres», lance-t-il ainsi après avoir souligné qu'il n'était «pas surpris» par ce qui lui arrive même s'il ne marquera pas «toutes les 10 minutes».

Avec Ballou Jean-Yves Tabla, Jackson-Hamel constitue la belle histoire du début de saison mitigé de l'Impact. Avec l'équipe première depuis l'été 2014, le joueur de 23 ans a toujours dû se débrouiller avec les quelques minutes accordées en fin de match. Mais dans les deux dernières semaines, il a répondu présent avec des buts importants contre Atlanta et Philadelphie. 

Au cours de l'hiver, de nombreuses interrogations subsistaient au chapitre de la profondeur offensive. Un nouvel attaquant expérimenté devait-il être recruté, se demandait-on alors, pour faire contrepoids aux jeunes doublures de Matteo Mancosu? 

«Je pense que je suis en train de montrer que cette place peut être comblée avec ma présence. Après, ce sont des décisions qui appartiennent au club. Je fais ce que j'ai à faire et je continue comme ça.»

Un regard sur les statistiques donne raison à celui qui est co-meilleur buteur du club avec trois buts inscrits en quatre tirs et en 37 minutes de jeu. Ce rendement est dans la lignée de sa fin de saison, en USL, alors qu'il avait trouvé le chemin du but à six reprises lors des neuf derniers matchs. Entre ces deux parenthèses, la saison a cependant démarré par un gros test: lors du premier match, ce n'est pas lui qui a effectué le voyage à San Jose, mais bien la recrue Nick De Puy. 

«Jackson a été capable de me convaincre qu'il devait se retrouver [sur la feuille de match]. Maintenant qu'il a eu sa chance d'aller sur le terrain, il devient un choix, et il entre dans les conversations sur comment on va l'utiliser», a expliqué l'entraîneur Mauro Biello, qui est aussi revenu sur les récentes rumeurs du départ de l'attaquant.

«C'était des agents qui voulaient faire des histoires et tout ça. Rien n'est venu dans mon bureau à propos de Jackson. C'est normal qu'un jeune qui voit ce genre de choses sur Twitter s'interroge. J'ai eu une discussion avec lui et je lui ai demandé de se focaliser sur le terrain. Le match suivant, il a marqué un but important.»

«Une stimulation supplémentaire»

Du banc, lors des matchs, Jackson-Hamel scrute les défenseurs adverses et les mouvements de Mancosu pour se faire une idée de ce qui pourrait fonctionner lors de son entrée en jeu. À Philadelphie, il a de nouveau apporté une dimension physique assez unique par rapport aux autres joueurs offensifs. 

«Jackson doit encore continuer à pousser et faire ce qu'il doit faire quand il a des minutes, a convenu Biello à propos de ce que doit accomplir le principal intéressé pour postuler à une place dans le onze partant. Ce n'est pas juste les buts qui comptent, mais le fait d'aider l'équipe avec sa capacité à presser ou en jouant physique.»

L'ascension de Ballou est fulgurante. L'émergence de Jackson-Hamel était attendue pour Patrice Bernier, qui connaissait le potentiel depuis longtemps. Le point commun entre les deux jeunes joueurs est leur apport significatif depuis le début de saison.

«Aux entraînements, tu vois la qualité qu'ils ont, même si ce n'est pas la même chose lors des matchs. C'est souvent plus difficile pour les plus jeunes parce que, quand tu arrives, tu n'as que quelques minutes, a ajouté le capitaine. Eux, ils rentrent dans le match et, tout d'un coup, le vent tourne. Pour les joueurs déjà sur le terrain, ça nous donne une stimulation pour pousser un peu plus.»

Prochain match: Vancouver c. Impact, samedi, 15h