Avec un peu plus de dialogue, l'Impact aurait rapidement pu désamorcer la saga Wandrille Lefèvre, suspendu par l'organisation montréalaise après avoir publié, sur Instagram, une photo de lui tenant un révolver à air comprimé. C'est du moins ce qu'a estimé le directeur de l'Association des joueurs de la MLS, Bob Foose, dans un courriel envoyé à La Presse.

« L'approche appropriée aurait été d'engager un dialogue entre la ligue, le syndicat et le joueur, conformément aux clauses de la convention collective, afin de discuter des préoccupations du club relativement à cette publication », a estimé Foose.

« Dans ce cas-là, le problème aurait été résolu rapidement et avec un minimum de perturbations. L'équipe a plutôt maximisé les perturbations, violé la convention, et inutilement nui au joueur, à la ligue et à elle-même. »

La photo ainsi que le message anti-Trump qui s'y rattachait ont rapidement fait le tour de la MLS, mais ont également été relayés en France, en Roumanie, au Viêtnam ou dans des publications hispanophones.

Le défenseur central au coeur de cette polémique attend maintenant chez lui l'issue de cette histoire. Au terme de l'entraînement, jeudi après-midi, peu de nouveaux détails ont filtré.

« C'est dans les mains de la ligue et ils sont en train d'enquêter. On va avoir des nouvelles après ça », a brièvement répondu Mauro Biello. Du même souffle, l'entraîneur montréalais a nié que la présente suspension soit due à des événements antérieurs à cette polémique.

« Non ! Comme club, [cette publication] est quelque chose que l'on n'a pas accepté et c'est entre les mains de la Ligue. Maintenant, c'est un dossier avec eux. Ils sont en train de voir et de recevoir plus d'informations. »

- Mauro Biello

Biello n'a pas été en mesure de confirmer la durée de la suspension du joueur de 27 ans. Jointe par La Presse, une représentante des communications de la MLS n'a également pas souhaité donner plus de détails sur la procédure, nous enjoignant plutôt de consulter le bref communiqué de l'Impact publié la veille.

Mais selon Foose, et en vertu de la convention collective, l'Impact « n'avait pas l'autorité de suspendre un joueur dans cette situation ».

« La décision du club de sélectivement ignorer un système quand ça fait son affaire, ce n'est pas bien accepté par le syndicat des joueurs. »

« UNE INSTITUTION À RESPECTER »

Lefèvre n'est évidemment pas le premier, et il ne sera certainement pas le dernier, à commettre un faux pas sur les réseaux sociaux. Pourtant, chaque année, l'Impact offre un cours aux joueurs en les mettant en garde contre les répercussions de messages sexistes, racistes, homophobes ou pouvant tout simplement placer l'ensemble des parties dans l'embarras.

Twitter, Instagram ou Facebook ont tout d'une arme à double tranchant dans certains cas, a rappelé le défenseur Hassoun Camara.

« On a vu des cas en Europe où certains joueurs ont affiché des choses sur leurs réseaux sociaux. C'est malheureux pour le joueur, mais il ne faut pas oublier que ça l'est aussi pour le club. C'est une institution qu'il faut respecter, et lorsqu'on y signe, il y a des règles à respecter. »

« Notre image ne nous appartient plus à 100 % et on doit être responsable à ce niveau-là. Maintenant, c'est un fait qui est malheureux, mais en tant que joueur et organisation, on veut se focaliser sur le match de [demain]. »

- Hassoun Camara

Justement, Nacho Piatti semble en très bonne voie de retrouver ses coéquipiers, demain après-midi, après avoir disputé un autre entraînement, sans problème. Laurent Ciman, qui a reçu un coup au visage mercredi, devrait également être de la partie.

Par contre, l'Impact a perdu son appel concernant la suspension de Marco Donadel, sévèrement expulsé contre Los Angeles, vendredi dernier. « Je suis déçu, je ne pensais pas que c'était un carton rouge. Il y avait un contact, mais pas suffisamment pour l'expulser. C'est la décision, maintenant il faut qu'on avance », a philosophé Biello.

L'Italien pourrait être remplacé par Calum Mallace lors de ce premier match de la saison au stade Saputo.