Commençons par les questions extra-sportives d'usage. Oui, Nick DePuy a eu un peu de temps pour découvrir Montréal qu'il apprécie déjà en dépit du froid. Non, le choix de première ronde de l'Impact, n'a toujours pas goûté à la poutine et non, il n'a pas encore eu l'occasion d'emménager dans son appartement. À plusieurs points de vue, le Californien de 22 ans débarque dans un nouveau monde en revêtant le chandail de l'Impact.

«C'est un défi, mais je me peux appuyer sur mes débuts à l'université, a expliqué le joueur de 6'5, hier, lors du retour de l'Impact au Stade olympique. Je partais loin de ma famille, j'étais tout seul et je me retrouvais dans un nouvel endroit. Mais mes coéquipiers (de l'Impact) m'ont bien accueilli et ont été très amicaux avec moi. Les entraîneurs ont aussi fait un bon travail.»

De toute façon, DePuy ne sera pas jugé sur son amour - ou pas - de la gastronomie québécoise, mais sur ses performances sur le terrain. Et pour l'instant, l'attaquant est en phase d'adaptation. La transition entre le soccer universitaire et le monde professionnel ne se fait pas sans accrocs.

«Je savais que ce serait un gros défi, mais je sens que m'adapte à chaque entraînement. Le jeu est plus rapide qu'à l'université et la qualité individuelle y est meilleure. Les joueurs sont plus gros, plus forts et plus rapides, a-t-il énuméré. Je crois être en mesure de bien m'y adapter. Dans les deux dernières semaines, j'ai senti une amélioration par rapport à la vitesse de jeu et la façon dont l'équipe veut jouer.»

On ne sait pas si DePuy s'est entretenu avec Mauro Biello à l'issue du stage à Orlando, mais l'entraîneur montréalais partage cette évaluation. L'Américain doit polir encore bien des facettes de jeu, mais il affiche la bonne attitude pour comprendre ce qui lui est demandé. Son meilleur atout demeure un physique qui peut être particulièrement intéressant lorsque les fins de matchs obligent l'Impact à jouer long. Sa mobilité a également été vantée par Patrice Bernier.

«Physiquement, il est prêt pour la MLS. Pour un défenseur adverse, il est difficile à gérer car il est fort, il est très grand et il est puissant. Mais c'est normal qu'il doive s'ajuster au rythme de la MLS et qu'il améliore certains aspects, a précisé Biello. Au début, c'était peut-être difficile au niveau de la vitesse du jeu, mais plus la semaine a avancé, plus il était confortable dans le groupe.»

DePuy s'est rapproché de Kyle Fisher et de Michael Salazar durant les premières semaines du camp d'entraînement. Les deux hommes, repêchés un an plus tôt, sont de parfaits guides sur la façon de s'intégrer au sein de l'Impact. C'est particulièrement vrai dans le cas de Salazar qui a fini sa première année avec deux buts en 17 apparitions.

«C'est sans aucun doute inspirant de voir de jeunes joueurs jouer. Lors du camp d'évaluation de la MLS (Combine), j'avais dit aux gens de l'Impact que j'allais travailler fort. Je vais faire tout faire pour réussir, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Et si j'ai une chance de jouer, ce sera à moi d'en profiter.»

C'est ce qu'il fait, vendredi dernier, en inscrivant un doublé face à l'Université de South Florida. L'entrée en matière est intéressante, mais il faudra le voir évoluer contre des équipes de MLS, lors du Rowdies Suncoast Invitational, pour se faire une idée plus précise de son apport. 

«À Orlando, j'ai marqué deux buts, ce qui est positif, mais on aura plusieurs matchs à Tampa dans lesquels je vais devoir faire la même chose», a-t-il annoncé en toute lucidité.

Son exploration de Montréal et sa dégustation de poutines viendront ensuite...