Parce qu'il voulait savourer à fond les prochains mois, sans être au coeur de multiples spéculations, et terminer dans le club où son aventure avait démarré, Patrice Bernier a confirmé, lundi matin, qu'il stopperait sa carrière à l'issue de la saison 2017. Un poste d'entraîneur au sein de l'Académie attend, par la suite, celui qui a disputé neuf saisons avec l'Impact.

«Si je pouvais jouer toute ma vie, je le ferais, mais à la fin, il y a de nouveaux objectifs et de nouvelles choses à faire. J'ai évalué que je pouvais finir comme je le voulais et que c'était peut-être mieux de l'annoncer au départ plutôt que d'aller à travers une saison avec des hauts et des bas. Ma décision est prise, et je n'aurai pas de stress», a expliqué le numéro 8 montréalais.

Entouré de Joey Saputo et d'Adam Braz, mais aussi avec Mauro Biello, aux premières loges, le capitaine est donc apparu particulièrement serein et déterminé. Il est vrai qu'avec une nouvelle entente d'une saison, il va d'abord atteindre son propre objectif de jouer jusqu'à l'âge de 38 ans. Il va aussi boucler la boucle, chez lui, au terme d'une carrière de près de deux décennies, dont une sur les terrains européens.

Ayant soufflé 37 bougies sur son gâteau d'anniversaire en septembre dernier, Bernier ne pourra plus enchaîner une trentaine de matchs comme il l'avait fait lors des premières années en MLS. Mais si les blessures sont un peu plus fréquentes et si la récupération prend peut-être un peu plus de temps, le Brossardois a encore de belles choses à offrir. 

À ce sujet, l'idée d'une fin de carrière à un niveau bien inférieur à ses attentes inquiétait Bernier, qui va bientôt franchir la barre des 200 matchs avec l'équipe. «J'ai pu m'asseoir et voir que j'avais atteint certaines choses individuellement avec le club. Ce qui me reste à prouver? Pas grand-chose. J'ai peut-être plus à perdre en cas d'une blessure, de contre-performances ou si je n'étais plus satisfait de la manière dont je joue. J'ai des attentes élevées envers moi-même.»

Une autre porte s'ouvre

Au fil des cinq dernières saisons avec l'Impact, Bernier s'est forgé une belle popularité auprès des partisans. Par sa disponibilité et par sa place distinctive au sein de l'équipe, il est également une figure incontournable pour les médias. Bref, le milieu de terrain est un atout majeur que l'Impact devait conserver au-delà de sa carrière de joueur.

«C'est très important [d'avoir un joueur comme Patrice dans l'organisation]. Au niveau de notre développement, il est un bel exemple. C'est un joueur d'ici qui a joué au haut niveau, pour son club local, et qui sait ce que ça représente de jouer pour la ville, s'est félicité Saputo. C'est un joueur exemplaire au niveau du développement et de ce que l'on veut faire. Qu'il veuille jouer une autre année et rester avec l'organisation, c'est la raison pour laquelle l'Impact existe.»

Bernier, avec ses connaissances encyclopédiques du soccer, a toujours su qu'il souhaitait rester dans le milieu après sa carrière. C'est en passant une Licence B Pro MLS, il y a deux ans, qu'il a eu la certitude de vouloir se diriger vers le rôle d'entraîneur. «Quand tu es jeune, tu penses à jouer, à être dans le onze [partant] et à performer. Tu penses beaucoup plus à toi-même. Mais ça fait quelque temps que je regarde davantage la situation sur le terrain, que j'essaie de communiquer avec les autres et que je veux aider. Plus tu vieillis, plus tu réalises que tu as tendance à dialoguer avec les joueurs et à porter attention à certains aspects du terrain.»

Entre Bernier le joueur et Bernier l'entraîneur se glisse maintenant une quarantaine de matchs. L'Impact va y programmer quelques évènements pour saluer les accomplissements du numéro 8. Mais rien ne battrait une Coupe MLS pour faire de 2017 une «saison spéciale» sur tous les plans pour Bernier.

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La famille a respecté la décision

De ses parents à sa femme en passant par la belle-famille, Bernier baigne dans un environnement de soccer. Tout le monde a compris que le temps était venu de passer à une autre étape. «La famille veut que tu continues parce qu'ils sont habitués à te voir jouer, mais la décision me revient. Il faut que tu réalises que tu ne seras pas footballeur toute ta vie. Maintenant, ils vont devoir apprécier [les prochains mois] et peut-être que ce sera spécial ou difficile vers la fin, a-t-il estimé. Tout le monde a respecté la décision. [...] On avance et, de toute façon, on va toujours pouvoir regarder les matchs en tant que partisans.»

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Piatti de retour à 100%

Après Braz et Biello, Joey Saputo a confirmé que Nacho Piatti allait disputer la saison 2017 avec l'Impact malgré l'intérêt démontré par le club de Boca Juniors. Le président de l'Impact a établi ses chances de retour à... «100%». «Il a encore un contrat d'un an et demi avec l'Impact. Avant de partir en vacances, il a dit qu'il voulait continuer à jouer ici et qu'il aimait Montréal. Il va être de retour. Il y a souvent des clubs qui viennent se renseigner, mais je ne peux pas dire que nous ayons rejeté une offre.» Par ailleurs, Saputo a confirmé que Blerim Dzemaili arriverait bel et bien au cours de l'été, malgré la volonté affichée par Bologne de le conserver.

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Photo André Pichette, archives La Presse

Ignacio Piatti

La stabilité avant tout

Même si Dzemaili représente une acquisition de choix, l'Impact n'a réalisé aucun coup d'éclat depuis la fin de la dernière saison. La stabilité a été le mot d'ordre du côté de Braz. «Notre mercato était plutôt la signature de certains joueurs comme Dominic Oduro, Patrice ou Wandrille Lefèvre. Nacho et Matteo [Mancosu] sont de retour, tout comme Andrés Romero, qui avait été blessé pendant toute l'année 2016. On a fait beaucoup, et c'était important de ramener des joueurs clés dans l'effectif.» Concernant Mancosu, l'Impact et Bologne ont déjà eu des discussions pour que l'Italien, actuellement en prêt, prolonge son séjour.

Photo Giorgio Benvenuti, archives AP

Blerim Dzemaili