On s'en doute, l'ambiance était à la fête dans le vestiaire de l'Impact après sa qualification en finale de l'Association de l'Est, dimanche, au New Jersey. Les bières étaient ouvertes, les sourires étaient éclatants, et les cris de joie tranchaient avec les grises mines aperçues à Columbus lors de la fin de saison 2015.

Mais dans un coin de leur tête, les joueurs de l'Impact pensaient déjà à la suite des choses. Après D.C. United et les Red Bulls de New York, c'est un autre défi de taille qui les attend avec le double duel contre le Toronto FC. Favoris ou pas pour ce rendez-vous canadien, les Montréalais traversent le mois de novembre avec confiance et certitude.

Le plein de confiance

Quand vous avez joué en Coupe du monde, en Ligue des champions, à l'Euro, en Serie A ou dans les bouillants stades sud-américains, ce n'est pas le Red Bull Arena qui va vous intimider. Et ce n'est pas, non plus, une marge d'erreur quasiment nulle qui va faire paniquer un groupe expérimenté où les trentenaires abondent. Les dernières semaines ont, par ailleurs, fait naître quelques certitudes dans l'esprit de nombreux joueurs de l'Impact. Les individualités font la différence, mais c'est la force de caractère de l'équipe qui permet de franchir les obstacles les uns après les autres. Voilà ce que répétait Patrice Bernier dans les entrailles du Red Bull Arena, dimanche soir. 

«Avec les victoires, un onze s'est formé, le groupe s'est encore soudé et on dirait que, mentalement, l'équipe devient de plus en plus forte. Ça va prendre quelque chose de spécial pour passer à travers la force mentale de ce groupe-là.»

Autre argument de taille, cet Impact-là peut, collectivement, s'appuyer sur ses expériences passées. Doit-on rappeler l'épopée en Ligue des champions où l'on retrouvait une grande partie du onze qui a éliminé les Red Bulls? La gestion des matchs aller-retour, les ambiances hostiles, les petits moments déterminants, l'Impact connaît par coeur.

L'option Drogba

Après une parenthèse tumultueuse, Didier Drogba, tout sourire dimanche, a donc effectué sa première apparition en six matchs, contre les Red Bulls. En l'espace de 10 minutes, le joueur ivoirien a eu le temps d'offrir une passe décisive à Nacho Piatti, de tenir le ballon à quelques reprises et d'obtenir deux fautes. Plus important encore, ce retour permet à l'entraîneur Mauro Biello de miser sur une arme redoutable, en fin de match, lorsque la fatigue augmente chez les défenseurs adverses. 

«Il suffit de regarder notre deuxième but. On a vu que des gars comme lui attiraient tellement l'attention des adversaires, a illustré le gardien Evan Bush. Il y avait trois défenseurs qui couraient vers lui, et il a fait une passe pour un but facile. Ce n'est pas que ça. Il me donne une autre option sur laquelle jouer, lors de mes dégagements, plutôt que de faire monter Hassoun [Camara]. Il peut aussi défendre un peu plus sur les coups de pied arrêtés défensifs.»

Excellent travail défensif

Oui, Bradley Wright-Phillips a fini par trouver la faille dans le dernier quart d'heure de jeu. Oui, l'Impact aurait pu mettre un genou à terre après une perte de balle de Victor Cabrera menant au penalty. Mais au bout du compte, il a fallu 167 minutes de jeu pour que les Red Bulls fassent finalement trembler les filets montréalais. L'accomplissement est d'importance contre une équipe qui tournait à 1,8 but par match et qui misait sur le meilleur buteur et le meilleur passeur de la MLS.

«On est très contents du travail défensif. C'était un danger constant avec Bradley Wright-Phillips qui a causé pas mal de difficultés, a souligné Camara. À la fin, on su grandir et rester très attentifs. Les gars défendent bien alors qu'Ambroise [Oyongo] et moi parvenons à aller en avant quand on peut. L'équilibre est parfait.»

La vitesse montréalaise

«On va être un peu plus attendus, maintenant.» La phrase, lâchée par le capitaine, témoigne du changement de statut de l'Impact avec cette victoire contre les Red Bulls. L'équipe de Jesse Marsch n'avait pas été défaite en 20 matchs, toutes compétitions confondues, et voilà que Piatti et compagnie ont eu le dessus à deux reprises en l'espace de huit jours. La solution, sur papier, était fort simple pour Biello. 

«L'une des choses que nous voulions exploiter, c'est notre vitesse par rapport à leur défense. Ils aiment que leurs latéraux jouent haut, ce qui laisse leurs arrières centraux avec [le milieu défensif] Dax McCarty. Nous voulions exploiter ça avec notre contre-attaque dans le match de [dimanche]. C'est une bonne équipe avec le ballon, nous avons été en mesure de fermer le milieu et, à la fin, nous sommes parvenus à les frustrer.»

Biello a octroyé deux jours de congé à ses troupes avant le retour à l'entraînement, demain. En l'absence de certains éléments, dont Laurent Ciman, retenus par leur équipe nationale, Biello se penchera dorénavant sur le casse-tête constitué par Sebastian Giovinco et le TFC.

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