Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a dénoncé vendredi les tentatives pour «miner» la Coupe du monde de soccer qui sera tenue en Russie en 2018, et affirmé qu'il ne jugera pas cette nation à partir de l'enquête qui a mis en lumière un programme de dopage systémique au pays, incluant au soccer.

Infantino a déclaré à l'Associated Press qu'il était encore «très agréable» de travailler avec le ministre des sports de la Russie, Vitali Moutko. Celui-ci est soupçonné d'être intervenu personnellement pour camoufler un cas de dopage d'au moins un joueur de soccer étranger évoluant au sein du Championnat de soccer de la Russie.

Les détails ont fait surface dans un rapport de l'avocat canadien Richard McLaren, qui participait à un sommet mondial sur l'éthique dans les quartiers généraux de la FIFA, vendredi, pendant qu'Infantino accordait une entrevue de 30 minutes à l'Associated Press.

Le rapport de McLaren sème des doutes sur la pertinence de permettre à la Russie d'accueillir des disciplines sportives. Le Comité international olympique (CIO) a temporairement retiré son appui aux compétitions présentées dans le pays.

Selon Infantino, il n'est pas de son ressort d'analyser le rapport de McLaren, et son rôle est, d'abord et avant tout, de se soucier de questions liées au soccer, et au dopage dans le soccer.

Il semble que la Russie court peu de risques de se voir enlever la présentation du la Coupe du monde, alors qu'il ne reste que neuf mois avant la tenue de la Coupe des confédérations, un événement préparatoire qui aura également lieu en Russie, du 17 juin au 2 juillet 2017.

«Nous devrions voir le tout comme une opportunité plutôt que de vouloir être négatifs, a déclaré Infantino. Nous devrions voir la Coupe du monde en Russie comme une occasion pour la FIFA, mais aussi pour la Russie de se montrer sous un angle positif à titre de pays hôte et d'accueil.

«Travaillons de façon positive dans cette direction, plutôt que de tenter de miner cet événement», a ajouté Infantino.

McLaren a aussi découvert que 11 cas positifs de dopage impliquant des footballeurs russes auraient été effacés.

Moutko, qui dirige également la Fédération de soccer de la Russie et qui siège au sein du conseil de la FIFA, s'est vu interdire l'accès aux Jeux de Rio par le CIO, le mois dernier, à la suite des conclusions de McLaren. Il continue toutefois de recevoir l'appui d'Infantino.

«Nous avons des comités en place, a noté Infantino. Peu importe ce qu'a découvert le professeur McLaren, il acheminera le tout à la Commission de l'éthique de la FIFA, et ses membres décideront d'instruire ou non une procédure. Tant que cette étape n'aura pas été complétée, je ne mêlerai certainement pas à de la spéculation ou à des problèmes.»