Une banderole accrochée derrière l'un des buts, hier soir, remerciait les joueurs de l'Impact pour leur première victoire à Toronto, le 27 août dernier. Quatre-vingt-dix minutes plus tard, au terme d'une correction de 4-1 servie par l'Orlando City SC, ce petit mot illustrait parfaitement le paradoxe montréalais.

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Didier Drogba et compagnie font partie du top 5 lors des matchs à l'extérieur, mais ils ne parviennent pas à reproduire ce type de résultats au stade Saputo. Avec le revers subi hier, l'Impact n'a maintenant pas gagné à domicile en trois matchs. À l'échelle de la saison, sa fiche de 6-4-4 le place en bas de la hiérarchie, à la 15e place, dans la même catégorie que le Fire de Chicago ou les Whitecaps de Vancouver.

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«C'est frustrant parce qu'on est la deuxième équipe dans l'Est au chapitre des points à l'extérieur. Si tu es capable de faire ça et de bien faire à domicile, tu es en première place, a réagi l'entraîneur Mauro Biello, particulièrement remonté, hier. C'est frustrant d'avoir perdu cinq [plutôt quatre] fois chez nous. On en parle, mais il faut le montrer sur le terrain. Le terrain ne ment pas.»

«Il faut arrêter de dire qu'on est une bonne équipe. Une bonne équipe est en première place. On essaie de se battre pour notre vie, c'est la réalité.»

L'Impact est en tout cas loin des 11 victoires remportées sur son terrain la saison dernière. Dans la dernière ligne droite, ce sont ces succès acquis à domicile qui lui avaient permis de remonter au classement et d'accrocher une troisième place. Un an plus tard, voilà que cette succession de déceptions l'englue en cinquième position et plus que jamais sous la menace des poursuivants.

La situation était pourtant idéale pour prendre un peu d'air, hier soir. Biello avait, finalement, tous ses joueurs à sa disposition pour ce 27e match de la saison. La victoire à Toronto aurait également pu servir de déclic pour le bleu-blanc-noir, qui n'a pas enchaîné deux victoires depuis le mois d'avril. Surtout, l'Impact aurait pu reléguer Orlando, premier club en dessous de la ligne rouge, à neuf points. Comment expliquer cet autre couac à domicile ? Biello a pointé l'attitude de son équipe, qui n'avait pas aussi faim que son adversaire. Patrice Bernier, lui, voit un manque de lucidité dans les derniers mètres. 

«On a le ballon, mais il faut jouer plus vite. Il faut être un peu plus entreprenants dans le dernier tiers, alors qu'on a tendance à trop faire circuler le ballon. On a vu que, quand on mettait un centre dans le dos de la défense, tout à coup, c'est difficile pour l'adversaire. On doit être plus percutants.»

Rebondissements

La soirée cauchemardesque avait pourtant si bien commencé pour l'Impact. Muet lors des cinq derniers matchs, Didier Drogba a retrouvé le chemin du but dès la deuxième minute sur un coup franc qui a échappé à Joe Bendik. L'Ivoirien n'a pas été en mesure de s'offrir un doublé, stoppé par le gardien floridien sur une tentative à bout portant (39e), puis sur un penalty (70e). En fin de match, il n'a également pas été en mesure de profiter d'un coup franc indirect dans la surface. 

«Comme je l'ai dit aux gars, cette défaite, je l'assume, a indiqué le principal intéressé, par ailleurs très critique du travail de l'arbitre. J'ai raté des occasions et j'en prends la responsabilité, mais ça ne cache pas la réalité qu'il faut être capable d'enchaîner des résultats.» 

«Il ne faut pas seulement rester sur l'euphorie d'un match à Toronto puis, à domicile, tu n'arrives pas à jouer. On doit progresser de ce côté-là.»

Pour le deuxième match consécutif, l'Impact a été réduit à 10 après l'expulsion d'Evan Bush à la suite d'une faute sur Carlos Rivas dans la surface (51e). Mais cette séquence a débuté avec un ballon perdu par Hassoun Camara au milieu du terrain. En première mi-temps, Laurent Ciman a connu une pareille mésaventure sur le premier but de Kaka. Le latéral gauche Amadou Dia a également connu une première titularisation compliquée.

«On a donné des cadeaux. Ils ont marqué quatre buts sur cinq tirs, a commenté Biello. Tu ne peux gagner des matchs en affichant cette nonchalance, avec le ballon, devant le but. Il faut tout le temps avoir cette urgence.»

«J'ai joué avec de grands joueurs qui font des erreurs, mais le match d'après, ils font tout pour se rattraper. Ils ne baissent pas les bras. Là, je sens vraiment que, lorsqu'on prend un but, ça affecte l'équipe, a tranché Drogba. C'est un sport d'hommes, ça peut arriver, et on le fait un peu trop souvent.»

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La MLS veut s'impliquer pour les 375 ans de Montréal

Ce n'est pas l'an prochain que l'Impact accueillera le match des Étoiles de la MLS, mais le commissaire Don Garber s'est dit ouvert à l'organisation d'un événement dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal.

«Nous cherchons à faire quelque chose en collaboration avec l'Impact afin que la ligue soit impliquée dans les célébrations, a-t-il indiqué, hier soir. Je sais que c'est un moment important pour la ville et le pays. Cela pourrait être un événement avec un club étranger, mais on travaillera avec l'Impact pour voir quelle forme ça prendra.»