Le sourire est toujours aussi large, le regard encore bien pétillant et la pointe d'accent cubain qui teinte son anglais n'a pas disparu. Pour terminer le portrait fidèle que l'on peut s'en faire, revoici Eduardo Sebrango sous les couleurs de l'Impact, en tant qu'entraîneur des moins de 14 ans de l'Académie.

Plus qu'une étape dans une après-carrière riche en épisodes différents, cette nomination est un vrai retour à la maison pour l'ancien attaquant, aujourd'hui âgé de 43 ans. En 149 matchs, répartis sur 8 saisons avec l'Impact, Sebrango a marqué 51 buts et délivré 11 passes décisives. Celui qui a disputé la première année du club en MLS a aussi remporté le championnat USL en 2004, puis en 2009.

C'est son ancien coéquipier et directeur technique Adam Braz qui est à l'origine de ce retour. «L'appel m'a surpris parce que ça faisait longtemps, trois ans en fait, que j'avais quitté le club, a-t-il dit, hier matin, lors d'une rencontre au Centre Nutrilait. Au début, j'étais intéressé à rester au club, peu importe le rôle au sein du personnel d'entraîneurs. Puis, je suis allé de l'avant et j'ai coaché à différents endroits à Montréal.» 

«J'ai un peu perdu le contact avec l'Impact même si je savais que le poste avec les moins des 14 ans était disponible.»

Depuis son départ de l'Impact, Sebrango a notamment fait des piges au sein du Centre national de haute performance, de l'ACP Montréal-Nord et du FC L'Assomption-Lanaudière. Il a aussi été impliqué avec le programme Academy du Paris Saint-Germain, à Montréal («J'ai énormément appris et j'ai eu l'occasion d'aller là-bas pour voir comment ils travaillent»). Selon Philippe Eullaffroy, cette expérience acquise au fil des années a fait de Sebrango un bon candidat pour ce poste.

«Il y a un long et exigeant processus de sélection basé sur une analyse vidéo, les conceptions de soccer, les philosophies, le profil psychologique, a détaillé le directeur de l'Académie et entraîneur du FC Montréal. Certains candidats sont passés à travers ça et Eddie est celui qui présentait le plus de garanties. On ne l'a pas pris parce qu'il est un ancien du club, mais parce qu'il était celui qui répondait le plus aux critères.»

«Un marathon»

Sebrango a pu se familiariser avec sa nouvelle équipe, lundi, en observant la séance d'entraînement depuis la ligne de touche. Il voulait tout d'abord se faire une idée des forces en présence avant d'intervenir plus concrètement. Son premier discours était par contre bien rodé. 

«Je leur ai dit: "Mon travail est de vous aider en donnant le maximum d'information et de conseils afin que votre apprentissage se poursuive. Je suis aussi passé par un sport-études quand j'étais à Cuba et je sais que c'est une longue aventure. Ce n'est pas un sprint, mais un marathon dans lequel il y aura des moments plus difficiles."

«Il ne faut pas oublier que ce sont des enfants, a-t-il ajouté. Peut-être qu'ils vont vouloir des choses immédiatement, mais cela prend du temps pour devenir professionnel. La route est longue, mais elle peut être plaisante si elle est prise avec la bonne attitude.»

Un poste au sein de l'Académie peut être une formidable rampe de lancement pour les entraîneurs. Jason Di Tullio et Wilfried Nancy y ont notamment fait leurs gammes avant d'être nommés en tant qu'adjoints de Mauro Biello. Pour l'instant, Sebrango ne cache pas qu'il aime bien la catégorie d'âge et que le Centre Nutrilait est un cadre idéal pour le développement. 

«Au moment de ma retraite, il y avait des conversations sur la nécessité d'avoir un complexe comme celui-là pour être pris au sérieux. De voir ça maintenant, c'est incroyable pour les joueurs et le staff. On ne peut rien demander de plus, c'est un grand investissement de la part de M. [Joey] Saputo. C'est bon pour le club et je peux dire que les structures du club sont bien meilleures qu'en 2012.»