Après n'avoir remporté que 2 de ses 21 premiers matchs, le FC Montréal a l'occasion de mettre la touche finale à un mois d'août particulièrement fructueux face aux Hammerheads de Wilmington, mercredi soir, au Complexe sportif Claude-Robillard. Avec un résultat favorable, le pensionnaire d'USL remporterait ainsi une cinquième victoire consécutive. 

«Cette progression, on la sentait venir. Ça a été surtout combiné avec le fait qu'on a enfin pu jouer avec des joueurs évoluant à leur position, explique l'entraîneur Philippe Eullaffroy. Depuis le début de l'année, on avait trois ou quatre joueurs par match qui étaient hors-position. Un match, ça va, mais quand tu as un arrière droit en défense centrale ou un milieu gauche comme attaquant, pendant 15 matchs, ça se paye. Il y a maintenant plus de stabilité, et d'expérience de temps de jeu.»

Le FC Montréal avait débuté sa deuxième saison avec 12 changements et un groupe largement rajeuni. Eullaffroy s'attendait à une phase d'adaptation, mais pas forcément à ce qu'elle s'étale sur autant de matchs.

«Quand on remplace 12 joueurs de 23 ans par 8 de 18 ans, il faut du temps pour s'adapter. L'an dernier, les joueurs ont réussir à acquérir cette expérience en une douzaine de matchs. Cette saison, il en a fallu 20. C'est facilement explicable et ceux qui ont commencé en USL il y a quelques mois commencent à être bien. Le meilleur exemple est Ballou (Jean-Yves Tabla). Malgré son potentiel élève, il lui a fallu une quinzaine de matchs pour comprendre le niveau, les exigences et apprendre. Il l'a très bien fait.»

En 19 matchs, Tabla a inscrit cinq buts et obtenu quatre passes décisives. Seul Anthony Jackson-Hamel, fort de ses 7 buts en 10 matchs, a fait mieux que le grand espoir montréalais.

«Difficile à vivre»

Les derniers mois n'ont donc pas été faciles à vivre pour Eullaffroy et ses joueurs qui occupent le dernier rang de l'Association de l'Est (19 points). Il a fallu attendre le neuvième match de la saison pour qu'ils engrangent leur premier point de la saison. Et ce n'est donc qu'au coeur du mois d'août qu'ils ont finalement enchaîné les victoires. La situation était d'autant plus frustrante que le FC Montréal a très rarement été déclassé au cours d'un match. 11 de ses 18 défaites ont ainsi été concédés par un seul but d'écart.

«Ça fait 25 ans que je coache et c'est la première fois que je perds autant de matchs. Le bon côté est qu'on est beaucoup en recherche de solutions et qu'on se questionne beaucoup. Sur un plan personnel, ça fait avancer. [...] Mais tout est au crédit des joueurs parce que s'ils n'avaient pas la mentalité de gagner, cela aurait été un groupe qui aurait pu exploser. Il ne faut jamais oublier que ces joueurs là ont un objectif plus grand que le résultat immédiat. Oui, ils veulent gagner le prochain match mais au delà, il y a un contrat et une carrière professionnelle. Tous les jeunes de l'Académie sont branchés sur un courant d'un voltage supérieur à celui des trois points. Ça décuple l'envie de s'accrocher.»