Sous l'impulsion d'un David Villa à la hauteur de sa réputation et de son statut de meilleur buteur de la MLS, New York a pris le dessus sur l'Impact de Montréal hier après-midi. La force de frappe des New-Yorkais a fait la différence. Pour les Montréalais, la série d'invincibilité s'arrête là.

LE MATCH

On attendait beaucoup de ce match, et on était en droit. Parce que cela s'apparentait presque à un duel au sommet de l'Association de l'Est, Montréal comptant poursuivre sa série d'invincibilité (six matchs sans défaite), New York désirant accroître son avance en tête du classement. Et parce que sur le terrain, il y avait de grosses pointures du monde du ballon rond, surtout du côté new-yorkais.

Mais la montagne a presque accouché d'une souris en première période. Timides offensivement, fébriles défensivement, les New-Yorkais pouvaient presque s'estimer heureux de rentrer aux vestiaires avec deux buts d'avance à la pause (0-2). Les Montréalais, eux, pouvaient nourrir des regrets, tant ils ont eu une certaine emprise sur la première demi-heure. Orphelins d'Ignacio Piatti, trop tendres physiquement à l'image de Dominic Oduro ou trop esseulés devant, comme Didier Drogba, les Montréalais n'ont pas suffisamment pesé sur une défense pourtant loin d'être impressionnante.

Débutée tambour battant avec le but de Harry Shipp (1-2), la deuxième période aura été plus débridée. L'entrée de Lucas Ontivero à la place de Dominic Oduro, puis celle de la recrue italienne Matteo Mancosu, côté montréalais, auront donné un peu plus de poids et de cohérence au jeu offensif de l'Impact. Mais à force d'essayer de percer la défense new-yorkaise, l'Impact s'est exposé aux contres menaçants de New York. Et Frank Lampard a fini par creuser l'écart en toute fin de match (1-3).



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Timides offensivement, fébriles défensivement, les New-Yorkais pouvaient presque s’estimer heureux de rentrer aux vestiaires avec deux buts d’avance à la pause (0-2).

LE FAIT MARQUANT

On jouait depuis à peine 40 secondes dans ce match que Didier Drogba se mettait déjà en évidence. À la réception d'un centre de Shipp, l'Ivoirien se jouait de son défenseur d'un amorti de la poitrine avant d'enchaîner une frappe du pied droit que le gardien Josh Saunders détournait en corner miraculeusement. Sans qualifier cette action de tournant du match, on ne peut s'empêcher de penser que la première période aurait sans doute pris une tout autre tournure sans cet arrêt, tant les joueurs de l'entraîneur Patrick Vieira se sont montrés approximatifs en défense, accumulant les erreurs de relance et les mauvaises passes. La troupe de Mauro Biello s'est alors montrée la plus entreprenante, pas récompensée de ses efforts, déployés parfois en ordre dispersé. Elle a payé cher ses erreurs défensives.



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Didier Drogba est passé bien près de donner l'avance à son équipe en tout début de match. 

LA PERFORMANCE

Il a encore frappé contre Montréal. On ne l'a quasiment pas vu en première période. Jusqu'à ce qu'il marque à la 35e minute. Contre le cours du jeu, David Villa, très bien servi côté gauche par Thomas McNamara, a inscrit son 13e but de la saison. Sur une passe côté gauche en profondeur, l'Espagnol s'est joué de Victor Cabrera d'une feinte de corps pour aller ensuite tromper Evan Bush d'un plat du pied droit. À cet instant, le meilleur buteur du championnat a enlevé une sacrée épine du pied à son équipe plutôt en difficulté jusqu'ici. S'il a beaucoup décroché en première période pour venir chercher des ballons, Villa a été constamment dangereux en deuxième période, étant toujours dans les bons coups en contre-attaque avec son coéquipier Jack Harrison. « Face à ce genre de joueur comme Villa, la moindre erreur ne pardonne pas », a résumé le défenseur montréalais Hassoun Camara.



David Villa a inscrit son 13e but de la saison.

LES DÉCLARATIONS

À l'issue de cette défaite, l'entraîneur de l'Impact a regretté les erreurs individuelles. « Je pense qu'on a contrôlé le match en première période, il n'y avait pas de danger, a commenté hier Mauro Biello. On a eu des occasions, et puis on a fait une erreur individuelle qui nous a coûté cher un peu sur le premier but, puis une autre sur le deuxième but. On était bien organisés, on contrôlait le match, on fermait les espaces et on se créait des opportunités. C'est pourquoi je suis déçu qu'ils aient marqué ce premier but. » « Ils ont été tout simplement meilleurs, a estimé le capitaine montréalais Hassoun Camara. Ils ont su profiter des opportunités et surtout de nos erreurs individuelles. On leur a donné de la confiance, et après, c'est difficile pour nous de se relever de ça. Ce soir, on a été très perméables défensivement. On a manqué de concentration et de fraîcheur physique, je pense. »

Malgré la victoire, Patrick Vieira a jugé que son équipe avait encore beaucoup de choses à rectifier. « On savait que jouer à Montréal serait très compliqué pour nous, il fallait gérer ce match le mieux possible. On savait que physiquement, les joueurs de Montréal allaient être moins intensifs au pressing, ils avaient joué cette semaine. On a bien géré les 30 premières minutes, on a eu des moments difficiles, on n'a pas pris de but et après, on a su poser notre jeu, et sur l'ensemble du match, la victoire est méritée », a conclu l'entraîneur français.

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L'Impact a payé cher ses erreurs défensives.