Pour l'Impact, une victoire de 2 à 0 est le chemin le plus court vers une qualification en finale du Championnat canadien aux dépens du Toronto FC, mercredi soir. Mais entre la théorie et la pratique se glisse une défense montréalaise qui n'a pas apporté toutes les garanties dans les dernières semaines.

Il suffit de se rapporter au nombre de buts encaissés depuis le dernier blanchissage, le 9 avril: 19, soit une moyenne de 2,1 par tranche de 90 minutes. L'Impact peut donc marquer à n'importe quel moment, faire sa part du travail offensif contre son rival ontarien, mais saura-t-il résister tandis qu'une participation de Sebastian Giovinco n'est pas à exclure?

« On est une équipe qui veut gagner, qui veut compter des buts, mais c'est sûr que, si on ne donne rien à l'adversaire, ça va nous aider. Ça va nous pousser encore plus, a reconnu Mauro Biello. Je veux qu'on attaque en équipe et qu'on défende en équipe. C'est le message que j'ai mis en place dès le lendemain du match aller. Notre travail, cette semaine, se fait en fonction de ça. Mais on prépare aussi le groupe pour affronter une équipe davantage basée sur la défensive et qui cherchera à fermer le milieu. »

L'entraînement de lundi a permis de constater que Biello retrouvera un quatuor défensif plus conventionnel pour le match retour. De droite à gauche, il misera sur Hassoun Camara, Victor Cabrera, Wandrille Lefèvre et Ambroise Oyongo. L'Argentin est totalement rétabli de sa blessure à un mollet alors que le Camerounais est revenu, vendredi, de sa sélection nationale. Numériquement, ils prennent le relais des jeunes Kyle Fisher et Jérémy Gagnon-Laparé. « C'est normal [d'être soulagé], a reconnu Biello. Ce sont des joueurs clés à la défense qui ont bien fait par le passé. Ça aide aussi au niveau de la confiance et de la cohésion puisque ce sont des gars qui ont déjà joué ensemble. »

Malgré la distance, Oyongo a bien vu les problèmes de ses coéquipiers face au Toronto FC, pourtant privé de ses habituels gros canons. Le numéro 2 apportera davantage d'expérience, autant au niveau défensif que défensif. « C'était difficile pour l'équipe défensivement et je suis là pour l'aider. Elle a besoin de moi. Il faut gagner, mercredi, pour pouvoir penser continuer le tournoi. [...] Pour moi, le plus difficile sera de marquer deux buts. On est préparés psychologiquement à défendre et on va tout donner pour ne pas encaisser. L'équipe en face viendra certainement pour défendre et faire mal en contre-attaque. »

Toujours chez les défenseurs, Donny Toia, blessé aux ischio-jambiers, continue son travail en solitaire. Son retour au jeu devrait être une possibilité pour la visite du Sporting Kansas City au stade Saputo, le 25 juin.

Un message pour Ciman

Biello n'a pas manqué de contacter Ciman pour son premier but en sélection belge, ce week-end contre la Norvège. « Je l'ai félicité et je lui ai souhaité bonne chance pour la semaine prochaine. [...] C'est un grand tournoi pour lui. Je veux qu'il ait la chance de jouer pour son pays, de tout donner pour son pays. C'est ce qui est important. »

Le défenseur de l'Impact a inscrit le but de la victoire, dimanche, quelques minutes seulement après son entrée en jeu. Sa joie, et celle de ses coéquipiers, en disait long sur l'état d'esprit qui règne chez les Diables Rouges. Pour Ciman, aligné au poste d'arrière droit, ce but est également une récompense après un mois de mai chargé émotionnellement. Rappelons qu'il ne faisait partie que des réservistes lorsque la liste belge avait été communiquée.

« Il est en confiance et, honnêtement, il n'a jamais douté de ses capacités, a expliqué son agent, Jean Russo, à La Presse. Il est content et il espère toujours faire des matchs comme titulaire. Selon lui, il est au top pour jouer. »

Ironie du destin, les parents du joueur avaient planifié une visite au Québec durant l'Euro. Sauf, qu'après la cascade de blessures en défense, le numéro 23 a rejoint la sélection la veille de leur arrivée à Montréal. Dimanche, le clan Ciman n'est pas parvenu à voir le match sur l'internet. C'est plutôt par un message texte que son épouse Diana, alors dans un centre d'achat, a appris la nouvelle. Elle n'a pas pu réprimer un cri qui, là encore, trahissait un bonheur qui semblait si lointain il y a quelques semaines. La presse belge n'a d'ailleurs pas hésité de parler du cas Ciman comme de la « belle histoire » pré-Euro.