Réduit à 10 joueurs pendant plus de 45 minutes, l'Impact a connu des débuts bien plus compliqués que prévu en Championnat canadien, mercredi soir, à Toronto. Malgré la présence d'un onze quasi identique à celui qui a battu le Galaxy de Los Angeles, samedi dernier, le Bleu-blanc-noir s'est incliné par la marque de 4 à 2 au BMO Field.

Un mauvais résultat? Bien entendu, d'autant qu'il s'accompagne d'une triste prestation sur plusieurs plans. Mais l'Impact a injecté une dose d'espoir dans sa quête de la finale en inscrivant deux buts - de Michael Salazar et Didier Drogba - dans les cinq dernières minutes du match. Par exemple, les Montréalais peuvent éliminer Toronto, mercredi prochain au stade Saputo, en l'emportant 2 à 0 ou 3 à 1.

Dans l'histoire du Championnat canadien, l'Impact a déjà fait des remontées bien plus spectaculaires que cela contre son meilleur ennemi. Mais les joueurs de Mauro Biello peuvent se mordre les doigts de se retrouver dans cette posture et d'avoir été mis en difficulté par un adversaire pourtant privé de ses trois joueurs désignés.

En leur absence, ce sont plutôt des éléments issus de l'Académie du TFC - Jonathan Osorio et Jordan Hamilton - qui ont fait pencher la balance. Comme prévu, l'Impact alignait, quant à lui, ses gros canons offensifs que sont Drogba, Nacho Piatti, voire Lucas Ontivero ou Dominic Oduro.

«Pour moi, c'est une grande déception, a dit d'entrée de jeu l'entraîneur de l'Impact en conférence d'après-match. Jouer de cette manière et accorder quatre buts, c'est inacceptable. Ce n'est pas qu'ils nous ont mis sous pression ou dominés, il y a eu plein d'erreurs de notre part.»

L'Impact a flanché sur des lacunes défensives que Biello avait déjà pointées au terme du dernier match. Les deux premiers buts d'Osorio (13e et 34e minutes) sont ainsi venus de centres, depuis son côté droit, particulièrement mal négociés par la défense montréalaise. Hamilton a aggravé la marque, en deuxième mi-temps, face à une défense montréalaise totalement dépassée et même déséquilibrée dans les secondes suivant le remplacement de Jérémy Gagnon-Laparé.

«Ils ont mis quatre ou cinq centres en première demie et ils marquent deux buts, a fulminé Biello. OK, en deuxième demie, on jouait avec un homme en moins, les gars ont travaillé fort et on a pu remonter. Heureusement, il reste un match, mais plusieurs choses ne me satisfont pas.»

Eric Kronberg n'oubliera pas sa première apparition de la saison. La doublure d'Evan Bush a tout de même effectué six arrêts, le plus spectaculaire survenant après une belle frappe de Bruno Cheyrou (54e minute).

Le fameux but à l'extérieur

Cette défaite est logique pour l'Impact qui, outre ses soucis défensifs et dans les duels, a peiné à développer le moindre jeu et à trouver une cohésion entre ses lignes. Il lui a même fallu attendre les dernières minutes de la rencontre pour cadrer sa première frappe.

À ce moment-là, avec un score de 4 à 0, le but à l'extérieur pouvait encore lui servir de bouée de sauvetage. Elle a été lancée deux fois plutôt qu'une après une tête de Salazar, auteur de son premier but professionnel, et un autre magnifique coup franc de Drogba. Cela ne rachète pas la prestation globale, mais l'Impact peut encore espérer une finale contre Vancouver ou Ottawa, à la fin du mois de juin.

«[Cameron] Porter et Salazar ont amené beaucoup d'énergie. Ça s'est vu tout de suite, puis il y a eu une passe décisive et un autre but de Didier. On a vu, au moins, un peu de vie dans l'équipe», a timidement positivé Biello.

À noter que Patrice Bernier manquera le match retour après avoir écopé d'un carton rouge pour un tacle sur Daniel Lovitz, juste avant la mi-temps. En l'état actuel des choses, il sera remplacé par Eric Alexander qui revenait au jeu, mercredi soir.