Les autorités françaises vont déployer plus de 90 000 policiers, gendarmes et agents de sécurité privée pour «éviter» une attaque terroriste lors de l'Euro de soccer 2016, a annoncé mercredi le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

«Notre objectif est que l'Euro soit une grande manifestation festive, mais nous devons la vérité aux Français. 0% de précautions, c'est 100% de risques, mais 100% de précautions, ce n'est pas le risque zéro...», a déclaré M. Cazeneuve dans un entretien au quotidien sportif français L'Équipe.

«Nous faisons tout pour éviter une attaque terroriste, et nous nous préparons à y répondre», a-t-il indiqué.

Il a précisé plus tard sur Twitter que «plus de 77 000 policiers et gendarmes, 13 000 agents de sécurité privée, «une partie des 10 000 militaires de l'opération Sentinelle» (déployée depuis 2015 pour la lutte antiterroriste) et 1000 bénévoles d'associations de secourisme seront mobilisés du 10 juin au 10 juillet.

La finale de la Coupe de France qui a opposé les clubs de Marseille et Paris samedi dernier au Stade de France n'avait «pas valeur de test pour l'Euro» en matière de sécurité, a-t-il assuré.

La rencontre avait été marquée par plusieurs incidents: foules agglutinées aux portes, fumigènes introduits malgré les fouilles... Au nord de la capitale, le Stade de France, avait été l'une des cibles des attentats du 13 novembre, qui ont mis le gouvernement français sous pression à trois semaines du début de l'Euro 2016.

«Ce n'était pas le même public, pas le même organisateur, ni le même dispositif de sécurité. En revanche, ce qui s'est passé doit être pris en compte et appelle une vigilance accrue (...)», a concédé le ministre de l'Intérieur.

«L'État est engagé pour la sécurité à l'extérieur des fans-zones et des stades. Pour les fans-zones, les villes sont en charge du filtrage avec l'aide d'agents de sécurité privée. Enfin, à l'intérieur des stades, c'est l'UEFA qui opère», a dit le ministre.

Il a de nouveau défendu la décision de maintenir les «fans-zones», qui accueilleront 7 millions de visiteurs dans les dix villes hôtes pendant l'Euro. «Les fans-zones sont des espaces sécurisés. J'ai pris la décision d'imposer des palpations de sécurité à l'entrée, d'avoir recours à la détection métallique et d'interdire les bagages à l'intérieur. S'il n'y avait pas de fans-zones, les supporters se regrouperaient dans une totale improvisation et le risque serait décuplé».

Il n'a pas exclu des interdictions de manifester, alors que la France est en proie à une vive agitation sociale depuis presque trois, autour d'un projet de loi sur le droit du travail: «C'est une possibilité ouverte, dès lors que la sécurité ne peut pas être garantie par la mobilisation des forces de l'ordre».