Les responsables de la sélection canadienne n'ont pas à chercher bien loin pour trouver l'exemple d'une équipe qui a tenu tête à un adversaire mexicain, au stade Azteca.

Il n'y a même pas un an, l'Impact y avait obtenu un bon match nul alors que l'enfer lui avait été promis au domicile de Club América. La mission sera tout aussi colossale pour le Canada, qui retrouvera le Mexique, ce soir, après sa défaite de 3-0 vendredi, dans le cadre des qualifications pour le Mondial 2018.

Malgré ce revers, le Canada occupe toujours la deuxième place de son groupe avec deux points d'avance sur le Salvador et trois sur le Honduras. Dans cette lutte pour la deuxième place, tout point récolté contre le poids lourd mexicain est synonyme de bonus.

«Si tu arrives avec le bon état d'esprit et que tu suis le plan de match, en étant organisé, c'est réaliste [d'obtenir un match nul], croit Patrice Bernier. On y est allés, on a fait 1-1, donc, il y a une possibilité. Il faut ne pas entrer dans le jeu mental. Oui, c'est le stade Azteca, oui, c'est le Mexique, mais il y a une possibilité pour faire un résultat là-bas.»

Dans les entrailles de l'enceinte, inaugurée en 1966, chaque recoin respire l'histoire. Dans les tribunes, la passion des 95 000 partisans a de quoi intimider, même si, selon plusieurs joueurs montréalais, la proximité du public à Alajuela était bien plus menaçante. C'est un autre facteur qui peut influencer le plan de match. 

«C'est davantage l'altitude que l'ambiance qui rend les choses difficiles, lance Maxim Tissot, dont la dernière sélection remonte au mois d'octobre 2015. [...] Ce qu'on a bien fait là-bas, c'est de les avoir attendus au demi-cercle, et après, on défendait bien. Le Canada devra faire la même chose parce que, s'ils commencent à presser comme des fous, ils vont être morts après 15 minutes.»

Au cours de son histoire, le Canada s'est déplacé à six reprises au stade Azteca pour un bilan d'un match nul et de cinq défaites. 

Outre ce déplacement toujours compliqué dans le chaudron de Mexico, la sélection de Benito Floro devra vite tirer les enseignements du match perdu 3-0, vendredi, à Vancouver. Les promesses défensives des derniers mois ont vite volé en éclats face à la rapidité des joueurs offensifs mexicains.

«J'ai été surpris du résultat parce que je ne pensais pas qu'on allait accorder trois buts. Dans nos derniers matchs, en Gold Cup notamment, on n'avait pas marqué, mais on avait accordé seulement un but, rappelle Tissot. On avait aussi fait un bon match défensif contre les États-Unis. Vendredi, on s'est fait un peu prendre en possession du ballon. On a eu de la misère à battre les lignes. [Ce soir], il faudra leur laisser le ballon et les prendre en contre-attaque.»

«D'avance, le Canada doit se dire qu'il n'aura pas le ballon et ne pas laisser d'espace au Mexique. Vendredi, ça a été le cas et on a subi les conséquences. Il faut que nous soyons organisés, que nous restions solidaires et que nous la mettions au fond sur les contre-attaques. Le Mexique ne donnera pas beaucoup d'occasions», ajoute Bernier.

Les deux meilleures nations de chacun des trois groupes obtiendront leur place pour le dernier tour de qualifications, surnommé le «Hex». Trois représentants de la CONCACAF participeront au Mondial russe, en 2018, tandis qu'une quatrième disputera un match de barrage contre un adversaire de la Confédération asiatique.

Le retour des blessés chez l'Impact

Avec la pluie, le vent et le froid, les conditions n'étaient vraiment pas idéales, hier, pour le premier entraînement de la semaine de l'Impact. Malgré tout, il a été décidé de relever une partie de la toile afin de permettre à Didier Drogba de s'entraîner sur le terrain naturel de la caserne Letourneux. Le numéro 11 a ensuite fini sa séance par quelques petites courses. 

«Cette semaine, ils annoncent des températures de 10-12°C. Il s'est entraîné à part, [hier], mais on espère l'intégrer un peu plus au cours de la semaine», a indiqué l'entraîneur Mauro Biello, toujours à l'affût d'un réchauffement printanier. 

Au cours de la séance, Ambroise Oyongo (genou) et Laurent Ciman ont également enchaîné les sprints et les tours autour du terrain. Les nouvelles sont donc rassurantes pour le défenseur belge, pilier montréalais. «Ciman, c'est quelqu'un de très fort mentalement, résume Biello. Il a testé sa cheville et je l'ai vu bien courir. On va voir, à la fin de la semaine, pour l'intégrer.»

Finalement, Bernier a disputé un premier entraînement collectif après avoir guéri ses soucis aux ischio-jambiers. «Il était bien. Avec le vent et la pluie, c'était une journée difficile pour voir le rythme, mais il va avoir quelques entraînements pour retrouver son conditionnement physique. Les autres sont un peu plus avancés, alors, ça prendra un peu de temps», prévient l'entraîneur montréalais.

Photo Darryl Dyck, La Presse Canadienne

Le Canada s’est incliné 3-0 devant le Mexique à Vancouver, vendredi dernier.