Un ex-président du Honduras a plaidé coupable à des accusations de complot lundi et a reconnu avoir accepté des pots-de-vin en lien avec le scandale portant sur l'octroi de lucratifs contrats de télédiffusion qui secoue la FIFA.

Rafael Callejas, un membre âgé de 72 ans de la commission marketing et télévision de la FIFA, a présenté son plaidoyer dans le dossier de complot en vue de commettre une extorsion et une fraude électronique devant la Cour fédérale de Brooklyn.

Il a également accepté de rembourser 650 000 $, d'ici un an, pour le rôle qu'il a joué dans un système qui a généré des centaines de millions de dollars en versements illégaux au cours des 25 dernières années.

«Je savais que c'était mal de demander et d'accepter de tels paiements», a reconnu Callejas au juge Robert M. Levy.

Il a confié au juge qu'il avait accepté ces pots-de-vin et avait distribué une partie de l'argent à des délégués de la fédération de soccer du Honduras, afin qu'il puisse demeurer président - un poste qu'il a occupé de 2002 à août dernier.

Callejas, qui fut président du Honduras de 1990 à 1994, recevra sa sentence le 5 août. Il pourrait écoper jusqu'à 40 ans de prison.

Callejas a indiqué qu'il avait profité de sa position de pouvoir dans l'univers du soccer pour allouer des contrats à Media World, une entreprise spécialisée en marketing sportif de Miami, en Floride, qui versait des pots-de-vin par l'entremise de comptes bancaires américains à ceux étrangers de Callejas et d'un acolyte.

En retour, Media World a obtenu les droits de télédiffusion et de marketing des matchs de qualifications de l'équipe nationale hondurienne à domicile pour les Coupes du monde de soccer de 2014, 2018 et 2020, a-t-il précisé.

«Les pots-de-vin ont totalisé des centaines de milliers de dollars, qui ont été versés dans des comptes bancaires que je contrôlais», a-t-il étayé.

Media World est affiliée à l'entreprise médiatique espagnole Imagina Group. L'avocat d'Imagina Group a refusé d'émettre des commentaires.

Les premières arrestations dans ce dossier ont été effectuées en mai dernier et des accusations ont été déposées contre 14 individus, dont sept dirigeants de la FIFA qui ont été interceptés dans un hôtel en Suisse.

Ses aveux surviennent après que 16 autres suspects, la plupart d'Amérique centrale et du Sud, aient été accusés à la suite d'une autre enquête qui portait principalement sur une génération de dirigeants du soccer en Amérique du Sud, une pierre d'assise de la FIFA et de la Coupe du monde.

Au cours de ce raid, cinq membres et ex-membres du comité exécutif de la FIFA avaient été arrêtés dans un hôtel de Zurich, où une autre rafle du genre avait été réalisée contre des dirigeants de la FIFA six mois plus tôt.

Ces arrestations surviennent au moment où le comité exécutif de la FIFA se réunit afin d'approuver une réforme et des mesures favorisant la transparence de l'organisation à la suite des révélations qui ont déclenché le scandale de corruption.

Au total, environ 20 dirigeants ont été inculpés de divers chefs d'accusation découlant d'une enquête américaine pour corruption dans le sport.

Le département de la Justice des États-Unis a déclaré que de nombreux plaidoyers de culpabilité avaient permis de récupérer plus de 190 millions $, et une autre tranche de 100 millions $ a été figée aux États-Unis et à l'étranger. Les États-Unis tentent de figer des actifs dans 13 pays.