C'est bien connu, on ne change pas une équipe qui gagne. Mais quand un joueur de la trempe de Didier Drogba redevient une option, même sans être à son zénith physique, la tentation est logiquement très forte de faire une entorse à ce cliché sportif.

Parce que, oui, comme convenu, le joueur désigné quittera Sacramento afin de retrouver l'Impact avant le match à Dallas, samedi. « Il va nous rejoindre jeudi, s'entraîner avec nous pendant deux jours et il sera disponible, a confirmé l'entraîneur Mauro Biello qui devait s'entretenir avec l'attaquant, hier. Les entraînements vont bien, il nous envoie chaque jour des vidéos de ce qu'il fait. On est en constante communication avec lui et notre préparateur physique aussi. Je sais qu'il a hâte de retrouver l'équipe. »

En raison des matchs sur terrain synthétique en début de saison, ce duel à Dallas est le seul auquel Drogba pourra participer jusqu'au 16 avril. Le rôle qu'il y tiendra dépendra de sa tenue lors des deux entraînements en banlieue de Dallas. Aura-t-il suffisamment de rythme pour tenir plus d'une heure de jeu ou sera-t-il utilisé, si nécessaire, en deuxième mi-temps ? La première hypothèse reléguerait Dominic Oduro sur le banc ou, à la limite, sur le côté droit. Avec l'efficacité que le Ghanéen démontre depuis le début du camp, il faut bien un personnage à la hauteur de Drogba pour le déloger de l'attaque montréalaise.

« Comment je me sentirais si ça arrivait ? Disons les choses ainsi : Dieu merci, j'ai la capacité de pouvoir jouer en attaque ou dans un couloir. Nous savons que Didier sera notre atout principal et nous respectons ça », a répondu Oduro, qui a tous les traits du coéquipier exemplaire. 

« Mauro sait ce qu'il fait, c'est un entraîneur intelligent qui a toujours une bonne stratégie. S'il veut que j'entre en jeu en fin de match, je le ferai avec plaisir pour l'équipe. Je ferai tout ce qu'il faut pour aider l'équipe à gagner. »

Oduro a inscrit deux buts au cours des deux premières semaines de la saison, à Vancouver puis contre New York. Lui et les trois autres joueurs offensifs - Nacho Piatti, Harry Shipp et Lucas Ontivero - ont également montré une belle entente au cours des 180 premières minutes de la saison. Ironie du sort, le numéro 7 avait connu ses meilleurs moments de la saison 2015, au mois d'août, tout juste avant la première titularisation de Drogba, contre le Fire de Chicago.

« Didier est un élément important et il n'y aura pas grand-chose qui va changer s'il joue, a poursuivi Biello au sujet de l'harmonie offensive. Tout le monde sait ce qu'il est capable de faire. [...] J'ai des options et je peux faire jouer des joueurs à d'autres positions. Je peux changer un peu l'alignement avec Didier. »

Statu quo en milieu de terrain

En milieu de terrain, par contre, la cause semble entendue. Toujours blessé à une jambe, Marco Donadel n'a pas participé au premier entraînement de l'année à la Caserne Letourneux. Son retour pourrait être programmé pour le déplacement du 2 avril, à Seattle. Patrice Bernier (ischio-jambiers) a bien fait quelques exercices en marge du groupe, hier, mais sa guérison va « prendre un peu plus de temps », selon Biello.

La paire Calum Mallace et Eric Alexander devrait donc être reconduite après une première intéressante contre les Red Bulls. Alexander, plus à son avantage que son jeune coéquipier, a finalement de quoi sourire après une campagne 2015 sans grand relief.

« C'est un scénario totalement différent par rapport à l'an dernier. Au début, nous étions concentrés sur la Ligue des champions et je ne pouvais pas y participer. Ensuite, j'ai été blessé pendant six ou sept semaines », a rappelé Alexander, toujours économe de mots.

« Il sait quand être patient avec le ballon ou quand accélérer le jeu. J'aime qu'un joueur puisse reconnaître les moments pour aller en attaque. Il a bien fait au camp et il a mérité de démarrer à Vancouver. Ça fait deux matchs qu'il fait très bien », adit l'entraîneur Mauro Biello au sujet d'Eric Alexander.

C'est le calme affiché par Alexander en possession du ballon qui a le plus impressionné l'entraîneur de l'Impact durant ces matchs. Dans le vestiaire, le joueur de 27 ans est également tout en discrétion.

« Il fait son travail sans être trop haut ou trop bas. Dans la vie, il est calme. Il est comme vous le voyez sur le terrain, a révélé Biello. C'est une personne très intelligente avec une certaine expérience. Quand il parle, c'est parce qu'il veut savoir ou transmettre quelque chose. »