Personne n'est tombé en bas de sa chaise en apprenant, hier matin, que Michael Salazar avait signé un contrat.

Louangé dès les premiers entraînements, le jeune attaquant bélizien a ensuite convaincu la direction montréalaise au fil de bonnes performances lors des matchs préparatoires. Du même coup, il a obligé l'Impact à trancher dans le cas de Romario Williams qui, lui, sera prêté à une équipe de USL.

«C'est un rêve qui se réalise dans mon cas, a résumé le chevelu attaquant dont le premier geste, une fois le contrat en poche, a été d'appeler sa mère. J'ai travaillé dur pour en arriver là; je suis très honoré et touché. J'espère que ma première saison sera une belle aventure et que je pourrai aider l'équipe d'une certaine façon. En tant que recrue, j'ai encore beaucoup de choses à apprendre, mais le personnel d'entraîneurs a tout fait pour me placer en confiance.»

Âgé de 23 ans, Salazar est le 24e choix du dernier repêchage. S'il était précédé d'une bonne réputation, ayant déjà obtenu quelques sélections avec le Bélize, il rejoignait tout de même une équipe qui comptait déjà son lot de jeunes attaquants. Son seul espoir était donc de faire preuve de constance durant cinq semaines et d'en montrer suffisamment pour déloger l'un d'eux. 

«Il a une bonne technique et il est capable de se sortir des petits espaces grâce à ça. Il est pas mal explosif aussi. Aux entraînements, on voit qu'il écoute les conseils et qu'il les applique sur le terrain. Il s'est vite intégré au groupe et il a bien mérité son contrat», a expliqué Adam Braz, le directeur technique de l'Impact.

Le nouveau numéro 19 a appris la bonne nouvelle lundi de la bouche de l'entraîneur-chef Mauro Biello. À l'image du Cameron Porter de 2015, il est vite apparu que Salazar pouvait tirer son épingle du jeu lors de ce camp par ses qualités et son état d'esprit. 

«[Mauro] m'a dit qu'il avait été impressionné dès le premier jour et qu'il avait aimé mon ardeur au travail à chaque entraînement, a d'ailleurs révélé Salazar. Il a ajouté que je devais continuer de cette façon, ne pas changer d'attitude, travailler fort et apprendre chaque jour.»

Durant le camp, Salazar a réussi l'un de ses plus grands tests en disputant une bonne mi-temps contre New York City FC lors du Rowdies Suncoast Invitational. En accélérant la cadence au fil des minutes, il a surtout montré qu'il pouvait, par sa vitesse notamment, être dangereux en évoluant sur un côté. Avec l'incertitude entourant Didier Drogba et la blessure de Porter, il pourrait bien y avoir quelques minutes de jeu disponibles au cours des prochaines semaines.

«Michael était un joueur de pointe, mais au camp d'évaluation de la MLS, ils l'ont mis sur la droite. On l'a essayé là et il a bien fait, a mentionné Biello. Beaucoup d'équipes font ça en comptant sur des joueurs capables d'être aux deux postes. Il peut jouer en pointe, lors des fins de matchs, ou sur la droite.»

Romario vers d'autres cieux

L'Impact devrait confirmer la destination de Williams aujourd'hui. L'attaquant jamaïcain, qui occupait une place internationale - contrairement à Salazar, né aux États-Unis -, n'a donc disputé que sept minutes avec l'Impact en 2015. C'est à la fin du stage de Tampa qu'il a pris connaissance de son sort. 

«Il était un peu triste, il aimait le club et le groupe, mais on lui a expliqué que c'était aussi une transaction pour sa propre progression, a commenté Braz. On a vu qu'il était plus bas dans la hiérarchie et que cela allait être dur pour lui d'obtenir des minutes. Une deuxième saison consécutive sans vraiment jouer, ce n'est pas facile. On ne voulait pas qu'il soit trop frustré et, pour son développement, il doit jouer. Mais sa mentalité, son caractère étaient irréprochables. On espère qu'il aura du succès dans sa carrière.»



Et Drogba?

L'Impact a retrouvé le Stade olympique, hier matin, à l'occasion du premier entraînement de la semaine. Drogba s'est échauffé avec ses partenaires avant de poursuivre la séance de son côté, près d'un poteau de corner. Dans la foulée de son premier match préparatoire et du retour de Tampa, le joueur désigné ivoirien a ressenti quelques douleurs à un genou. Sera-t-il du match de dimanche à Vancouver? Biello n'a pas dévoilé son jeu, mais tendra plutôt vers la prudence en raison du terrain synthétique du BC Place. 

«Le synthétique, ce n'est pas quelque chose avec lequel il est à l'aise. L'année passée, il avait joué en Nouvelle-Angleterre et avait eu un peu d'inflammation au niveau du genou, a révélé l'entraîneur. Dans les séries, on a vu que ça l'a freiné un peu. On veut faire attention, surtout qu'il n'est pas encore à 100%. On ne veut pas le mettre tout de suite sur du synthétique et risquer de le perdre un mois.»

En se joignant à l'équipe à moins de trois semaines du début de saison, il semblait déjà évident que Drogba ne serait pas dans une condition optimale en vue des premiers matchs. Le fait de jouer quatre des cinq premiers matchs sur une surface synthétique ne devrait que diminuer son rôle d'ici la mi-avril. La chose n'inquiète personne dans le vestiaire montréalais, malgré l'importance du numéro 11. 

«La saison est longue. Il est un peu plus vieux, il a de l'expérience et il connaît son corps, a raconté Patrice Bernier, lui-même tout juste rétabli d'une blessure à une cuisse. Il va tout mettre en place pour être le plus performant possible. [...] On ne va pas se le cacher, on n'est pas une jeune équipe. Il faut bien gérer le groupe, et ce ne sera pas évident avec le [synthétique]. L'important, c'est d'avoir tous les outils de l'équipe pour toute la saison.»

Blessé aux ischio-jambiers, Porter n'a pas participé à l'entraînement. La durée de son absence sera établie dans les prochaines heures. Maxime Crépeau, victime d'une commotion cérébrale en Floride, n'était également pas avec le groupe.

Photo Graham Hughes, La Presse Canadienne

Didier Drogba a ressenti quelques douleurs à un genou, hier.